CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS
Gustave Courbet – Autoportrait dit Le fou de peur, 1843, Musée National, Oslo
La toile exposée à nos regards, traitée avec un sans-façon rustique, comme le sujet, attestait une insouciance de maître, une ardeur expérimentée ; la tonalité profonde du tableau, le procédé de l’exécutant, ne rappelaient aucune école connue. « Avec un don si rare et si merveilleux, dis-je à ce jeune homme, comment n’êtes-vous pas encore célèbre ? ». « Pardié, répliqua-t-il avec un accent franc-comtois tout champêtre ; moi je peins comme le bon dieu ».
Voilà les premiers mots dont m’a favorisé Gustave Courbet. Il avait, en deux mots, défini son procédé. Cette toile qui illustra ses débuts c’était l’Après-dînée à Ornans.
Delacroix que je trouvai là me dit : « Avez-vous jamais vu de pareil ni d’aussi fort sans relever de personne ? Voilà un novateur, un révolutionnaire, aussi, il éclot tout à coup sans précédent : c’est un inconnu ! ».
Extraits des mémoires de francis Wey - BNF