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  • Eugène DELACROIX écrivain

     

    Journal – 8. Extraits choisis, année 1850

     

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    Eugène Delacroix – Cavalier arabe attaqué par un lion, 1850, The art Institute of Arts, Chicago

     

     

         Delacroix est très occupé en ce début de l’année 1850. L’année précédente il a reçu la notification du ministère de l’Intérieur d’une commande pour le décor d’une chapelle de l’église Saint-Sulpice. En octobre il se décide sur le choix des sujets : « Saint-Michel terrassant le démon » au plafond, « Héliodore chassé du Temple » et « La lutte de Jacob et de l’ange » sur les murs.

        Par ailleurs, en mars, il reçoit officiellement la commande du compartiment central du plafond de la galerie d’Apollon au Louvre.

     

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  • Eugène DELACROIX écrivain

     

    Journal – 7. Extraits choisis, année 1849

     

     

         Le Salon ouvre ses portes le 15 juin 1949. Delacroix va y exposer une seconde version des « Femmes d’Alger », plus petite que la grande peinture de 1834. Les femmes, présentées dans des poses semblables à la première, sont observées de plus loin dans un effet de clair-obscur se rapprochant de la narration vécue d’une visite du harem par le peintre Charles Cournault en 1832 :  « Lorsqu’après avoir traversé quelque couloir obscur, on pénètre dans la partie de la maison qui leur est réservée, l’œil est vraiment ébloui par la vive lumière, par les frais visages de femmes et d’enfants, apparaissant tout à coup au milieu de cet amas de soie et d’or ».

     

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    Eugène Delacroix – Femmes d’Alger dans leur intérieur, 1849, musée Fabre, Montpellier

     

     

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  • Eugène DELACROIX écrivain

     

    Journal – 6. Extraits choisis, année 1847

     

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    Eugène Delacroix – Autoportrait au gilet vert, 1837, musée du Louvre, Paris

     

     

         Au début de l’année 1847, Eugène Delacroix se décide à reprendre son journal qu’il avait abandonné en octobre 1824 pour se consacrer exclusivement à son métier de peintre.

        La carrière de l’artiste est à son sommet. Il est mêlé au mouvement intellectuel de son temps et connaît tous les hommes illustres. Dans son journal, écrit dans un agenda, il va parler d’un foisonnement de personnes, dont la plupart vont laisser une place dans le monde de la littérature, de la politique et des arts. Il y traite de tous les sujets : l’art, la littérature, la musique, la nature, la société, l’histoire. Il nous livre l’histoire d’une époque.

     

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  • Eugène DELACROIX écrivain

     

    Journal - 3. Extraits choisis, année 1823

     

     

     

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    Eugène Delacroix – La Vierge du Sacré-Cœur, 1821, Cathédrale d’Ajaccio

     

     

    Une « LIBERTÉ GUIDANT LE PEUPLE » en « TRIOMPHE DE LA RELIGION »

     

     

         Une bien curieuse histoire…

     

         En 1820 Eugène Delacroix est totalement inconnu. Le 28 juillet, il écrit une lettre à sa sœur Henriette de Verninac dont je donne un extrait : « Il vient de m’arriver une commande qui pourra me rapporter de l’argent. C’est un tableau pour un évêque de Nantes. Je ne sais pas encore la somme : mais ce sera bien payé. Cela pourrait peut-être m’empêcher de partir aussi vite que je l’aurai voulu avec Charles ; que parce qu’il faut, non pas avoir fait le tableau d’ici là ; mais en avoir fait des esquisses peintes et des ébauches pour les soumettre au dit évêque. Cependant je crois pouvoir m’en débarrasser à temps."

         Il se trouve que la commande de ce tableau avait été adressée primitivement à Théodore Géricault. Ce sujet religieux ne l’inspirant guère, il avait pensé que son jeune ami Eugène Delacroix, alors âgé de 22ans, ayant constamment des problèmes financiers, et dont il connaissait la qualité de peintre, pourrait exécuté la toile à sa place, tout en se gardant le privilège de la signature.

         Et Delacroix se met au travail comme il l’écrit à sa sœur. En mal d’inspiration, l’artiste écrit à son ami Pierret en octobre 1820 : « L’idée de ce tableau que j’ai à faire me poursuit comme un spectre. (…) Tout ce que j’ai voulu chercher n’a été que misérable. » Delacroix se devait d’imiter la palette de son ami et s’inspire donc de son style. Il en fait d’abord une esquisse, puis termine, fin 1821, la très grande toile qui devait représenter la Dévotion au Sacré-Cœur de Jésus et de Marie et était destinée à la cathédrale de Nantes. 

         A la réception du tableau, les autorités religieuses rejettent la peinture qui va être envoyée en 1827 avec un nouveau nom « Le triomphe de la religion » à la cathédrale d’Ajaccio, comme peinte par Géricault. Seulement en 1842, un critique d’art révèlera la supercherie et donnera le nom du véritable auteur : Delacroix. Ce sera sa première œuvre monumentale, quelques mois avant « La barque de Dante » qui entrera bientôt au Luxembourg.

       Le tableau, non signé, dont les historiens ne connaissaient que des études préparatoires, restera dans la cathédrale d’Ajaccio pendant un siècle, jusqu’à sa localisation en 1930…

         Aujourd’hui, cette « Vierge du Sacré-Cœur » est toujours conservée jalousement dans la cathédrale d’Ajaccio et il est hors de question pour les conservateurs de la collectivité territoriale Corse de se séparer de l’œuvre.

         Lorsque que l’on regarde ce tableau peint en 1821, l’on peut s’apercevoir que celui-ci préfigure, dans la composition de la figure féminine et la lumière, la célèbre toile qu'Eugène Delacroix peindra 9 années plus tard, en 1830 : LA LIBERTÉ GUIDANT LE PEUPLE.

     

     

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  • Eugène DELACROIX écrivain

     

    Journal – 2. Extraits choisis, année 1822

     

     

         « Un coup de fortune »

        C’est ce que Delacroix écrit à Charles Soulier le 15 avril 1822 : « … Mais je sors d’un travail de chien qui me prend tous mes instants depuis deux mois et demie. J’ai fait dans cet espace de temps un tableau assez considérable qui va figurer au Salon. Je tenais à m’y voir cette année et c’est un coup de fortune que je tente. »

     

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    Eugène Delacroix - La Barque de Dante ou Dante et Virgile aux enfers, 1822, musée du Louvre, Paris

     

         « Aucun tableau ne révèle mieux à mon avis l’avenir d’un grand peintre […]. C’est là surtout qu’on peut remarquer ce jet de talent, cet élan de la supériorité naissante qui ranime les espérances un peu découragées par le mérite trop modéré de tout le reste ». Adolphe Thiers est enthousiasmé par l’artiste qui « jette ses figures, les groupe et les plie à volonté avec la hardiesse de Michel-Ange et la fécondité de Rubens. Je ne sais quel souvenir des grands artistes me saisit à l’aspect de ce tableau ».

       Adolphe Thiers parle du tableau « La Barque de Dante » présenté, pour la première fois, par ce tout jeune Eugène Delacroix au Salon de 1822. Cette toile inspirée de l’Enfer de Dante, d’une conception dramatique, par ses références à Michel-Ange et Rubens, est considérée comme un manifeste du romantisme. Après « Le Radeau de la Méduse » du camarade d’atelier de Delacroix, Théodore Géricault, peint en 1819, les critiques considèrent qu’une orientation nouvelle, un coup fatal vient d’être porté à la peinture académique.

     

     

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  • Eugène DELACROIX écrivain

     

    Journal – 1. Préambule : un adolescent romantique

     

     

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    Eugène Delacroix - Autoportrait (l’artiste à 17 ans), 1816, Musée des Beaux-Arts, Rouen

     

     

         L’exposition Delacroix qui se déroule actuellement au Louvre est la première depuis celle du centenaire de la mort de l’artiste en 1963. Le 23 juillet prochain, elle continuera sa route vers The Metropolitan Museum of Art à New York.

         Les peintres qui, en plus de leur activité picturale, écrivaient sont peu nombreux. Parmi les principaux : les lettres de Vincent Van Gogh et de Gustave Courbet, les carnets de Léonard de Vinci, la poésie de Michel-Ange, les discours de Joshua Reynolds, et quelques autres. Le journal d’Eugène Delacroix peut-être considéré comme un des écrits les plus importants avec la correspondance de Vincent Van Gogh.

         Eugène Delacroix a 24 ans lorsqu’il entreprend d’écrire un journal. Il le tiendra assidument durant deux ans de septembre 1822 à octobre 1824, puis cessera brusquement.

         Il ne le reprendra que 23 années plus tard, sans interruption du 1er janvier 1847 jusqu’à sa mort en 1863. En mars 1854, il note : « Il me semble que ces brimborions, écrits à la volée, sont tout ce qui reste de ma vie, à mesure qu’elle s’écoule. Mon défaut de mémoire me les rend nécessaires. »

         A l’occasion de cette exposition du Louvre, j’ai repris à nouveau la lecture du journal de Delacroix. Ce journal nous fait pénétrer dans son intimité, décrit ses peintures, ses activités quotidiennes, consigne des idées critiques, philosophiques, des impressions et confidences, promenades, visites, voyages. Tout au long de cette lecture, nous ressentons dans l’homme un caractère de grande qualité, une intelligence, qui font de son journal un véritable morceau littéraire.

         Comme je l’avais déjà fait pour les correspondances de Vincent Van Gogh et Gustave Courbet, j’ai l’intention de publier des extraits choisis de ce journal montrés dans l’ordre chronologique des écrits. J’y insérerai des tableaux de l’artiste dont il parle dans ses écrits et qui, pour la plupart, figurent dans l’exposition du Louvre. Je souhaite que ces extraits du journal permettent d’appréhender la personnalité d’Eugène Delacroix et ainsi de mieux comprendre et apprécier sa peinture.

     

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