Un homme de bien
Dix ans le 22 janvier que l’abbé Pierre, personnalité préférée des français à l’époque, nous a quittés. J’ai retrouvé un petit poème que j’avais écrit le jour même sous le coup de l’émotion. Le voici légèrement modifié :
Adieu l’abbé
Tu voulais retrouver ton « Dieu amour »,
C’est fait, te voilà avec lui pour toujours.
Fini les combats, les disputes, les perfidies,
Cela n’existe pas dans ta nouvelle vie.
« Mes amis, je veux partir », disais-tu,
Le criant sans cesse, d’un air têtu.
« Vivement les grandes vacances ! »,
Clamais-tu avec impatience.
Ton Seigneur t’attendait depuis longtemps,
Mais tu prenais ton temps.
Il a dû être heureux en voyant ton sourire d’éternel gamin
Et ton regard malin.
Champion des causes perdues,
Tu n’avais jamais déçu.
Tu bravais les lois
Pour qu’une femme, un vieillard, dorment sous un toit.
Les puissants te craignaient.
Bien sûr, tu les bousculais !
Tu ne lâchais rien, vieux coquin,
Pour aider les clodos, les moins que rien,
Que la société rejetait
Parce qu’ils étaient suspects.
Maintenant profite l’abbé,
Tu l’as bien mérité.
Là-haut si tu rencontres quelques jolies naïades,
Modère tes embrassades.
Garde un peu d’énergie,
Si par hasard tu croisais quelques sans-logis.
Beaucoup pensent, Pierre, que tu es un saint.
Un homme de bien,
Et là, Pierre, tu étais le meilleur
Toujours à l’écoute de ton cœur.
Si tu as un peu de temps, l’abbé, demande à Dieu
Qu’il s’occupe un peu plus des gueux,
Des miséreux de ce monde qui n’ont rien,
Ce sont des humains…
Qu’il soit un Dieu pour tous et pas pour quelques-uns.
On y pense, Pierre, toi… en Dieu… tu aurais été bien.