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écriture - Page 3

  • Monet une vie dans le paysage

     

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         Marianne Alphant a réalisé un très gros travail dans ce livre de 700 pages publié en 2010. Cette superbe biographie, illustrée de nombreuses documentations et photos en noir et blanc, est, à mes yeux, la meilleure de l’artiste, la plus complète. Je souhaite lui redonner la place qui lui revient dans l’histoire de l’art.

       La vie de l’artiste nous est restituée au jour le jour, mais pas de façon uniquement chronologique comme beaucoup de biographies. L’auteur nous entraîne dans un itinéraire littéraire au gré de son inspiration. Nous sommes aux côtés de Monet, je dirais même en lui. De nombreuses citations ponctuent chaque phrase. La vie du peintre nous apparaît avec son environnement, ses amours, ses difficultés, son époque, et sa vision de cet art nouveau qui va bousculer irrémédiablement la peinture de cette fin du 19 siècle en France.

       Installez-vous confortablement amis lecteurs. L’érudition de l’auteur est immense. Laissez-vous accompagner par la présence de Monet.

     

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  • À l'eau ou à l'huile

     

    botticelli

    Sandro Botticelli – La naissance de Vénus, 1485, Palais des Offices, Florence

     

         Deux livres sur l’art viennent d’être publiés récemment. Deux célèbres peintres de la même période de l'histoire de l'art tiennent une place essentielle dans chacun des livres :

     

    Sandro Botticelli dans le livre de Christiana Moreau « La Dame d’argile » un roman historique qui nous entraîne dans la période artistique du Quattrocento italien. 

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    Jan Van Eyck dans une des nouvelles « Mariage italien à Bruges » de mon recueil : Deux petits tableaux – Si les œuvres parlaient.

     

    van eyck

        Seulement un demi-siècle sépare les toiles de Jan Van Eyck en Flandres de celles de Sandro Botticelli en Italie. Et pourtant, les deux peintres utilisaient une technique de peinture bien différente : l’huile pour Van Eyck et la tempera pour Botticelli.

         C’est l’objet de mon étude.

     

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  • Peintres femmes

    « Jusqu’à présent on n’attendait de leur pinceau que de l’agrément et de la propreté ; elles montrent aujourd’hui de la vigueur et de la noblesse. Elles sont enfin les dignes rivales de notre sexe, et les hommes qui s’étaient attribué sur elles toute la supériorité des talents, peuvent désormais craindre la concurrence » - Commentateur du Salon de 1783

     

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    Nisa Villers - Portrait de madame Soustras, 1802, Louvre

     

         L’exposition « Peintres femmes 1780-1830 » vient enfin d’ouvrir ses portes jusqu’au 4 juillet prochain au musée du Luxembourg à Paris.

         Le petit « carnet d’expo » aux pages cartonnées que je feuillète tient peu de place. L’air de rien, il réussit le tour de force en une soixantaine de pages de nous présenter ces peintres femmes, et non femmes peintres insiste Martine Lacas la commissaire de l’exposition. Des dépliants judicieusement insérés à l’intérieur permettent de visionner une vingtaine de tableaux en couleur et en font un magnifique petit livre pour découvrir l’exposition.

     

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  • Un portraitiste de génie

     

    « On voit un portrait en pastel, par un jeune homme nommé M. Perronneau qui est plein d’esprit et de vie, et qui est d’une touche si vigoureuse et si hardie qu’on le prendrait pour être d’un Maître consommé dans son Art. Que ne doit-on pas espérer de quelqu’un qui marque tant de talents dans ses premiers ouvrages ? ».

     

         Jean-Baptiste Perronneau, est encore méconnu en 1747, lorsqu’il expose au côté de Maurice Quentin de La Tour qu’il admire. 

         Afin de remercier son maître Gabriel Huquier qui vient de l'embaucher dans son atelier à Paris, il fixe ses traits au pastel. Ce « Portrait de Gabriel Huquier » traité dans une gamme chromatique presque monochrome est absolument éblouissant dans son exécution. Lorsque l’on regarde le pastel de près on peut remarquer la juxtaposition des tons posés par touches audacieuses qui donnent une belle harmonie à l’ensemble.

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    Jean-Baptiste Perronneau - Portrait de Gabriel Huquier, 1747, musée du Louvre, Paris

     

         Les frères Goncourt dans « L’art du dix-huitième siècle » en 1873 considèreront que Perronneau était un coloriste supérieur à La Tour. Ces gris souris… dans les fonds il font valoir les couleurs. Il faut reconnaître que, lorsque l’on voit ce superbe portrait de Gabriel Huquier, il est facile d’acquiescer avec les Goncourt car la main de Jean-Baptiste Perronneau est celle d’un virtuose. 

     

         Le 18ème siècle est le grand siècle du pastel. Les pastellistes étaient nombreux, surtout depuis la visite à Paris de la vénitienne Rosalba Carriera en 1720. Cette italienne avait révolutionné le petit monde de la peinture parisienne.

    Les deux plus grands pastellistes de l’époque sont incontestablement Jean-Baptiste Perronneau et Maurice Quentin de La Tour. Ils resteront rivaux durant de nombreuses années.

    Au Salon de 1750, selon Diderot, le pastelliste Maurice Quentin de La Tour aurait commandé son portrait à son jeune rival Perronneau, afin de le comparer avec un autoportrait exposé peint par lui-même, espérant ainsi battre son rival et prouver sa supériorité au public. Diderot critique sévèrement la vanité de La Tour et s’exclame : « Eh ! ami La Tour, n’était-ce pas assez que Perronneau te dît, tu es le plus fort ? ne pouvais-tu être content à moins que le public ne le dît aussi ? » Et pourtant la duperie ne fit résonner qu’avec plus de vigueur les qualités du pastel de Perronneau saisissant superbement l’âme du modèle.

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    Jean-Baptiste Perronneau - Portrait de Maurice Quentin de la Tour, 1750, musée Antoine-Lécuyer, Saint-Quentin

     

        Durant toute sa carrière, Perronneau représente la société du monde des lumières et portraiture les personnalités de l’aristocratie, du monde des arts ou de la bourgeoisie. L’harmonie des couleurs et la vivacité de la touche vont rapidement le distinguer, essentiellement dans la ressemblance et la vie qu’il donne aux personnages.

         De son côté, Maurice Quentin de la Tour, de par sa réputation ayant un quasi-monopole sur la représentation de la cour et de la haute-noblesse, ne permet guère à Perronneau de s’exprimer dans ce milieu. Celui-ci va donc, comme beaucoup des grands pastellistes de cette époque : Rosalba Carriera, Elisabeth Vigée-Lebrun, et d’autres, voyager dans toute l’Europe au gré des opportunités. Il finira d’ailleurs sa vie à Amsterdam.

     

         Le musée de Beaux-Arts d’Orléans a récemment acquis un chef-d'œuvre, l'effigie de Aignan Thomas Desfriches, ami et mécène de Perronneau. L'homme, saisi de trois-quarts, nous regarde d'un œil vif, avec ironie. La robe de chambre bleue damassée fait écho au regard non moins bleu réchauffé par le jaune du foulard entourant le cou. Superbe portrait de cet homme peint sans pose, avec un grand naturel.

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    Jean-Baptiste Perronneau - Portrait de Aignan Thomas Desfriches, 1752, musée des Beaux-Arts d’Orleans

     

         Essentiellement pastelliste, Perronneau peint également à l’huile. Son public a ses exigences : il désire être représenté tel que, sans flatterie, sans ces arrangement avec la vérité dans lesquels sombrent beaucoup de portraitistes de l'époque. Dans cette technique une de ses productions les plus admirables est le « Portrait de Madame de Sorquainville », exposée au Louvre, une œuvre majeure qui témoigne de sa virtuosité. Je vous la décris :

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    Jean-Baptiste Perronneau - Portrait de Mme de Sorquainville, 1749, musée du Louvre, Paris

     

         Etonnant portrait ! Cette dame ressemble à Voltaire… Le peintre a parfaitement rendu l’apparence malicieuse, insouciante de cette quadragénaire. Elle n’est pas belle et paraît faite pour le bavardage avec des mains effilées aussi spirituelles que ses yeux noirs et pétillants. Vêtue élégamment dans des bleus juxtaposés aux ocres, gris ardoise du fond, son sourire indéfinissable et ses lèvres nous dévisage ironiquement. On peut parler de chef-d’œuvre devant la virtuosité d’ensemble du tableau.

     

         Je vais me permettre de vous faire une recommandation : savourer le superbe portrait de la fille de Gabriel Huquier peinte deux années après son père « Marie-Anne Huquier tenant un petit chat » :

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    Jean-Baptiste Perronneau - Marie-Anne Huquier tenant un petit chat , 1749, musée du Louvre, Paris

     

        Il s’agit de l’œuvre la plus populaire de l’artiste. La délicieuse demoiselle est peinte en train de caresser son chat avec sensibilité et grâce. Je reconnais que la jeune fille est très jolie, mais l’attitude, la fraîcheur du coloris lui confère une beauté qui touche dès le premier regard. Comment ne pas remarquer la légèreté et la finesse de la touche dans les détails : rehauts de lumière dans l’ombre du cou, sur les lèvres, le nez, les cheveux, intensité des couleurs, agilité des doigts caressant le chat. La liberté de traitement dans les reflets et zigzags verts sur le cou et la joue, la beauté de la chair, le sang circulant sur la joue, sont remarquables de préciosité et de raffinement.

        La jeune fille dut apprécier son portrait lorsqu’elle le vit pour la première fois en 1749.

        Du grand art.

     

     

  • Un Saint Sébastien au Louvre

     

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    Georges de La Tour - Saint Sébastien soigné par Irène, 1649, musée du Louvre, Paris

     

         Un moment inoubliable !

        Je vous offre une confidence : une seule fois dans ma vie d’amateur d’art, je fus obligé de voir deux fois la même exposition : celle consacrée au peintre Georges de La Tour qui se tint au Grand Palais à Paris en 1998. La quasi totalité de l’œuvre connue de l’artiste était présente. Je vais vous conter la raison de ma seconde visite de l’expo.

     

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  • Femmes au jardin

     

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    Claude Monet - Femmes au jardin, 1867, musée d'Orsay, Paris

     

        Les lecteurs qui aiment Claude Monet doivent se procurer le très beau roman de Michel Bernard « Deux remords de Claude Monet », superbement écrit. Il est ce que j’ai lu de mieux sur l’artiste avec celui de Marianne Alphant « Une vie dans le paysage ».

        Je connais bien la peinture impressionniste et les personnages principaux du livre. Tout en gardant l’esprit et la trame de celui-ci, je m’en suis inspiré pour conter cette histoire.

     

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  • Quichottine en Mère Noël

    Quichottine offre ses lectures de Noël en cadeau.

    J’ai eu la surprise de découvrir que mon dernier recueil de nouvelles CONTER LA PEINTURE en faisait partie. De plus, elle explique, mieux que je ne l’aurais fait, ma principale motivation dans la publication de ce recueil : Voir la peinture « autrement ».

    Si quelques lecteurs apprécient le talent insolite de Modigliani, la grâce de Vermeer, ou la poésie de Winslow Homer, mes récits auront modestement aidé à la connaissance de la beauté.

     

     

    Alain Yvars, Conter la peinture

     

    Ce livre ne pouvait que me plaire, moi qui aime tant lire les tableaux autrement qu’en historien de l’art.

     

    Couverture chez Amazon
    ISBN 9798611666593

     

     

    J’avais beaucoup aimé ma lecture précédente, vous vous en souvenez ?

    « Que les blés sont beaux » est un livre magnifique.

    J’écrivais alors, chez moi :

     

    “Si l’art m’était conté, j’aimerais que ce le soit comme chez lui…”

     

    Cette phrase tournait dans ma tête, ce matin. Et puis, je me suis demandé si l’on pouvait conter l’art, comme d’autres les fées, les dragons, les sorcières… ou les héros d’aujourd’hui, qui font souvent un peu peur tant ils semblent vrais.

     

    Je me le demandais… et Alain Yvars l’a fait.

    Conter la peinture assemble douze récits qui nous font entrer dans les toiles qu’il a choisies, à travers les reproductions des œuvres et des mots qui nous invitent à en suivre le moindre détail, mais sans aller trop vite ni s’ennuyer.

     

    [p.84_85]

     

    Un tableau ouvre chaque histoire, mais d’autres agrémentent souvent la suite du récit. Alain Yvars nous fait voyager, nous fait découvrir les sentiments que nous pourrions avoir en peignant… si nous avions le génie des peintres évoqués.

    Je n’aurais pas eu son talent, ses connaissances. Il donne vie à chaque peintre, à chaque époque.

    J’ai honte de dire que je ne me serais pas arrêtée sur certains tableaux si je ne l’avais pas lu.

    Vous savez bien que mes tableaux sont des coups de cœur, et que j’ai ma façon à moi de visiter les musées…

    Alain Yvars m’a donné envie de m’attarder davantage, même quand un tableau ne m’attire pas. Il y a toujours des secrets à découvrir.

    Il faudrait vraiment que les musées permettent aux visiteurs d’écouter les histoires imaginées à partir de chaque tableau exposé. Celles-ci sont un régal.

    Je crois que les avis de ses lecteurs sont unanimes, et je me joins à eux pour dire que son livre m’a énormément plu.

    Si vous vous interrogez sur l’auteur, que vous ne le connaissez pas, vous pouvez lire son portrait, sa page “auteur”, sur le blog de nos Anthologies.

    http://www.les-anthologies-ephemeres.fr/2017/09/alain-auteur.html

     

     

    Les peintres dont je parle dans ce recueil seraient heureux de voir que les bénéfices de ce livre sont intégralement reversés à l’Association Rêves aidant les enfants gravement malades.
    Un immense merci Quichottine.

     

     

  • Lumière

     

    Lumière, Christelle Saïani, Sainte-Victoire

     

     

    Christelle SAÏANI m’a confié la genèse de l'écriture de son roman publié en début d’année chez Librinova : tenir une promesse qu’elle avait faite à un être cher disparu très jeune dont la hantise était d’être oublié.

    Le roman a pris corps et le personnage principal incarne tout ce que représentait cet ami pour Christelle : la générosité, le sens profond des autres, l'attachement à la terre et à la culture familiale, un amour irrépressible de la vie.

    Un roman lumineux. Un instant de grâce. Une écriture littéraire nous réconciliant avec notre belle langue française trop souvent mutilée.

    Depuis sa publication ce livre fait l’unanimité sur le réseau littéraire Babelio. J’ai pris un grand plaisir à lui consacrer une chronique que je vous donne ci-dessous :

     

     

    Dire que je n’ai fait qu’aimer le livre de Christelle Saïani serait inexact. Je l’ai dégusté voluptueusement comme une friandise. Le titre LUMIÈRE et le sobre graphisme de la couverture conviennent parfaitement à cet ouvrage lumineux, tout en émotion poétique.

     

    La lecture par hasard d’un extrait des premières pages du roman avait suffi, curieux, pour que je me décide à commander le livre chez mon libraire. J’avais été saisi par le beau paragraphe décrivant une jeune femme, telle une odalisque, le corps offert, qui acceptait de se déshabiller pour servir de modèle à un ami peintre ayant su faire fondre sa pudeur. Je m’étais dit « C’est ainsi qu’il faut conter l’acte de création d’un artiste », et j’avais voulu en savoir plus.

     

    Ayant particulièrement apprécié la qualité littéraire, une seule méthode s’est imposée à moi pour donner voix à ce livre : laisser parler l’auteure elle même.

    La trame du récit s’appuie étroitement sur les deux personnages principaux : Ambre, jeune femme amoureuse, sensuelle, chaleureuse, sensible, traînant quelques cicatrices ; Olivier, généreux, ouvert, qui forme avec sa femme Naïs un couple magnifique.

     

    Je m’efface derrière le style des phrases de l’auteure qui m’a séduit.

     

    Un peintre « croquant » Ambre : 

    « Mais l’image qu’il avait extraite de mon anatomie était fascinante : une femme callipyge, ensorceleuse, Vénus à chair de lait, sur un lit torturé de nuances pivoine, pourpre et sang. Fusion de la sensualité et d’une forte sensibilité, érotisme manifeste qui crevait la pudeur. »

     

    Ambre et sa sensualité débordante avec Léo. L’aventure se termine mal pour elle.

    « Lorsque je me suis endormie dans ses bras, j’étais à lui, sans retenue et sans pudeur, terre labourée et fertile, plus vivante que jamais. Mon corps croulait d’épuisement, brisé par le ressac d’un effort physique poussé à l’acharnement mais fanatisé et refusant de demander grâce. »

     

    Olivier nous décrit sa Sainte-Victoire. Un régal ! Ce joyau de la Provence inspira Paul Cézanne toute sa vie. Son pinceau se délectait des tonalités et des courbes féminines de la roche.

     

    peinture, Sainte-Victoire

    « Ici, la terre est rouge, argileuse, chargée d'oxydes de fer. Elle saigne. Plus haut, renflée à sa base, la Sainte-Victoire, blanche et bleutée, étire son immense colonne vertébrale vers le ciel. Plis déjetés, failles, ravines, falaises calcaires, terre rocailleuse et aride : j'aime cette montagne comme aucun autre endroit, sa géométrie, ses lignes de force, sa lumière. »

     

    Ambre, dépressive, rencontre Olivier dont elle lui envie sa famille et sa joie de vivre :

    « Ce sourire, je ne l’attendais pas, ou plus. C’est la vie qui jaillit magnifiquement et sans bruit à travers une rangée de canines, d’incisives, de molaires et de prémolaires. La vie qui claque et frappe un jeu de quilles. »

     

    Olivier, atteint d’un cancer, apprend, avec sa femme, qu’il vient de passer six mois de combat thérapeutique pour rien :

    « Je n’ose me tourner vers Naïs. Je te demande pardon chérie, je ne suis pas parvenu à guérir. Je te l’avais promis. Ta main tremble sous mes doigts. Je ne ressens que les ondes de surface. À l’intérieur, les ondes de corps sont en train de te ravager. Ne pas te regarder. Ne pas pleurer. Ne pas céder à l’envie de hurler. »

     

    Une très belle réflexion sur une mère (les mères) :

    « C’est la mère qui nous fait naître au monde. Lové en son sein, le fœtus découvre ses premières sensations, épurées, adoucies. Lumière, sons, caresses. Il baigne dans un univers d’éther dont il est le soleil, soudé à une chair qui lui est vouée et dévolue. Le ventre maternel, la matrice ? Un état sans conscience, délivré du désir et de la peur. »

     

    Ambre rencontre chez Olivier, Alexandre, son futur compagnon de vie :

    « Cheveux poivre et sel en spirales épaisses, visage d’adolescent sur lequel courent de fines ridules, regard noir et vif, lustré comme le cuir d’une chaussure italienne. Alexandre me sourit avec aménité et dépose un baiser sur ma joue. »

     

    Tom, le fils d’Olivier, demande à son père de lui décrire à nouveau sa rencontre avec Naïs :

    « — Et là… une décharge électrique me traverse des pieds à la tête et me hérisse poils et cheveux : une personne vient de me foudroyer en me frôlant pour s’installer à ma droite sur la banquette : Maman. Bien sûr, elle ne m’a pas encore vu. Une reine peut-elle voir un simple sujet ? Moi, je ne vois qu’elle et sa beauté me décroche littéralement la mâchoire. »

     

    Olivier, très malade, souhaitait voir la mer. Sur la plage, il se confie à son amie Ambre :

    « Même si je fais le grand saut, je serai toujours là pour toi… et si l’envie te prend un jour de te balader avec moi, met tes baskets et viens me retrouver sur le massif de la Sainte-Victoire. C’est là que je serai. »

     

    La fin du roman est triste, mais positive et si belle.

    Ce livre est riche de chaleur humaine, de joie et de sensibilité. Comme beaucoup de lecteurs j’ai été bouleversé.

    J’ai apprécié la comparaison de la frêle silhouette de Naïs avec la « Jeune fille à la perle » de Vermeer, mon peintre préféré.

     

    Dans un message l’auteure m’a expliqué les raisons qui l’ont poussée à écrire ce livre : rendre hommage à un être cher disparu très jeune qui avait la hantise d’être oublié. Le personnage d’Olivier incarne tout ce qu’il avait représenté pour elle.

    Quel bel hommage vous lui avez rendu, Christelle !

     

    Pour un premier essai Christelle Saïani a réussi un coup de maître qui offrira au livre d’autres horizons car il mérite largement de continuer sa route. « Vole »
    Merci Christelle.

     

     

    Ce livre est un acte de création affectif, gratuit, car l’auteur reverse ses bénéfices à la Croix-Rouge. Il est à offrir à ceux que l’on aime car il rend heureux.

    Noël approche…

     

     

  • Toulouse-Lautrec au cirque

     

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    Henri de Toulouse-Lautrec – Au cirque Fernando, Écuyère, 1888, The Art Institute of Chicago

     

         Au début de 1899, l’alcool, le manque de sommeil, les femmes faciles, avaient fait chuter le peintre Toulouse-Lautrec.

        Il n'avait cessé de se moquer de la bourgeoisie à la pointe de son crayon. La presse s’était déchaînée en apprenant la nouvelle de son internement dans une clinique parisienne : « Cette loque qui n’arrivait plus à tenir un pinceau ». Il était devenu un objet de compassion, de risée.

     

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  • La collection Beistegui au Louvre

     

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         Que deviendrait le Louvre sans ses nombreux donateurs qui permettent au musée de s’agrandir et d’exister ?

        Carlos de Beistegui en fait partie. Grand amoureux de la peinture il plaçait en premier le genre du portrait. Héritier d’une fortune importante, il constitua lentement auprès de grands marchands parisiens une collection d’une grande richesse.

         Il donna sa collection à l’État français en 1942. Celle-ci fut acquise définitivement par le Louvre en 1953. Pour les habitués du Louvre, on peut la trouver cachée dans une petite salle, dans le passage Mollien qui mène à la Grande Galerie.

     

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  • Lautrec et les femmes

     

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    Toulouse-Lautrec - Affiche La revue blanche, Portrait de Misia Natanson, 1895

     

         Durant une bonne dizaine d’années, de 1889 à 1903, la « Revue Blanche » fondée par Thadée Natanson et ses frères fut un haut lieu de l'intelligentsia culturelle et artistique de l'époque. Les plus grands noms y collaborèrent : Mirbeau, Proust, Apollinaire, Verlaine, Bonnard, Vuillard, Vallotton, Toulouse-Lautrec...

         Henri de Toulouse-Lautrec venait régulièrement faire de long séjour au « Relais » chez Thadée et sa femme Misia, la reine de Paris. Ce nabot génial se plaisait chez ce couple qui l’admirait profondément. Ses nombreux amis, habitués de la « Revue blanche » dirigée par Thadée, l’adoraient et le subissaient. « Quelques-uns de tous ceux-là savaient que Lautrec eût donné tous ses dons et son nom pour n’être qu’un cavalier hardi, maîtrisant un cheval entre ses cuisses, les cuisses qu’il avait, enfant, brisées l’une après l’autre… » Une maladie des os et des chutes de cheval l’avaient laissé estropié. De plus, il zézayait avec un accent languedocien.

    Malgré ses handicaps, ou à cause d'eux, les femmes ne cesseront d’inspirer sa peinture.

     

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  • Edgar Degas vu par Paul Valéry

     

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    Edgar Degas – Autoportrait, 1858, Sterling and Francine Clark Institute or Art, Williamstown

     

    « Un personnage singulier, grand et sévère artiste, essentiellement volontaire, d’intelligence rare, vive, fine, inquiète, qui cachait sous l'absolu des opinions et la rigueur des jugements, je ne sais quel doute de soi-même et quel désespoir de se satisfaire » - Paul Valéry

     

         Paul Valéry ne pense pas trop de bien des biographies. Le livre « Degas Danse DegasDessin » écrit par l’écrivain est un long monologue intellectuel sur un peintre qui était mort depuis une vingtaine d’années lorsque le livre est publié en 1938 chez Gallimard, après une édition précédente par Amboise Vollard. Pour donner de l’épaisseur à l’ouvrage, l’éditeur a rajouté de nombreuses photos d’archives, parfois prises par le photographe qu’était Edgar Degas. Des tableaux en noir et blanc sans grand intérêt ne sont là qu’à titre d’informations : peut-on apprécier les magnifiques pastels de Degas sans la couleur ?

     

     

     

         Edgar Degas a 60 ans, l’écrivain 23 ans, lorsque le jeune homme se présente au 37 rue Victor Massé à Paris, demeure du peintre, dans les années 1893 ou 94.

         Difficile de faire un résumé plus précis et plus juste du personnage Degas :

         « Tous les vendredis, Degas, étincelant, insupportable, anime le dîner chez Henri Rouart. Il répand l’esprit, la terreur, la gaieté. Il perce, mime, il prodigue les boutades, les apologues, les maximes, les blagues. Il abîme les gens de lettre, l’Institut, les faux ermites, les artistes qui arrivent ; cite Saint-Simon, Proudhon, Racine et les sentences bizarres de Monsieur Ingres… Son hôte, qui l’adorait, l’écoutait avec une indulgence admirative, cependant que d’autres convives, jeunes gens, vieux généraux, dames muettes, jouissaient diversement des exercices d’ironie, d’esthétique ou de violence du merveilleux faiseur de mots. »

     

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