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peinture - Page 10

  • Genèse de l'impressionnisme

     

    1 - Un art de lumière

     

     

         En cette fin de 19e siècle en France, l’aventure impressionniste révolutionne la peinture, chamboule l’art académique.

        Quelle aventure en effet ! Cette période des années 1860 et 1870 voit la naissance d’un mouvement de jeunes peintres avant-gardistes, talentueux, qui n’ont qu’une seule idée en tête : faire connaître leur nouvelle conception de la peinture basée sur la prépondérance de la vision. Ils s’intéressent aux jeux des couleurs variant avec la lumière, aux sensations fugitives, à la captation de l’éphémère des choses.

     

        Plusieurs parties successives illustreront le thème que j’aborde aujourd’hui consacré à la genèse de l’impressionnisme : récits anciens réactualisés ; un étonnant article de journal de l’année 1874 ; nouvelles inédites ; compte-rendus d'expositions.

     

     

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    Claude Monet – Impression, soleil levant, 1873, Musée Marmottan, Paris

     

     

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  • Les Fleurs du Mal

    Charles Baudelaire – Poèmes choisis (1ère partie)

     

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    Gustave Courbet – Portrait de Charles Baudelaire, 1848, Musée Fabre, Montpellier

     

     

         Ma pause estivale a été longue, souvent pluvieuse comme pour beaucoup dans le nord de la France, et, de ce fait, studieuse.

         Dans les semaines à venir, je publierai un important dossier en plusieurs parties consacré à la genèse de l’aventure des peintres impressionnistes.

         J’ai également profité des torpeurs de l’été pour relire « Les Fleurs du Mal » de Charles Baudelaire. Le talent de ce poète m’a une nouvelle fois ébloui et incité à lui consacrer mon premier article de cette nouvelle saison.

         L’artiste commença à écrire les poèmes des « Fleurs du Mal » à partir des années 1840, son recueil ne sera publié qu’en 1857 et sera suivi ensuite de rééditions accompagnées d’autres poèmes qui viendront se rajouter à cette première publication.

         Dans ce premier article, je voulais présenter une courte sélection de quelques poèmes. Impossible !… de n’en montrer que quelques-uns ! J’ai eu tellement de mal à choisir mes poèmes préférés que j’ai décidé d’en faire plusieurs articles : deux ou trois, peut-être plus, ce poète est tellement important…

         Je pense que vous ne vous en plaindrez pas…

     

     

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  • L’écriture du maître : Frans Hals

     

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    Frans Hals – Portrait de mariage de Isaac Massa et Beatrix van der laen ,1622, Rijksmuseum, Amsterdam

     

     

         La Hollande au Siècle d’or… Je ne m’en lasse pas… 

        Il est regrettable que l’on parle si peu de l’un des trois plus talentueux peintres de cette période avec Rembrandt et Vermeer : Frans Hals.

         Né en 1582, l’art novateur du peintre Caravage va bientôt révolutionner la peinture en Italie, Frans Hals est le plus âgé des trois : il a 24 ans à la naissance de Rembrandt et 50 ans lorsque Vermeer voit le jour dans sa bonne ville de Delft.

     

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  • De la passion adolescente à la mélancolie dernière

     

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    Eugène Delacroix - Autoportrait (l’artiste a 17 ans), 1816, Musée des Beaux-Arts, Rouen

     

         Romantique, Delacroix l’est tout jeune… À 17ans… Deux jours de suite, les 20 et 21 août 1815, il écrit à son ami Achille Piron. J’ai déjà publié la première lettre que je montre à nouveau avec celle envoyée le jour suivant dans la continuité de la première. La passion amoureuse anime le futur emblème du romantisme dont la qualité littéraire est déjà très présente.

     

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  • Degas à la Nouvelle-Orléans

     

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    Edgar Degas - Un bureau de coton à la Nouvelle-Orléans, 1873, musée des Beaux-Arts, Pau

     

     

        Savait-on qu’Edgar Degas (De Gas pour l’état civil) avait une branche familiale américaine par sa mère qui était créole ?

         Nous sommes en 1872, le peintre a 38 ans et est au tout début de sa longue carrière. Le charme et l’exotisme de la Louisiane, ancienne colonie française, le fascine. Il décide donc de rendre visite à son oncle et ses deux frères à la Nouvelle-Orléans. L’oncle a fait fortune dans le coton et les assurances. Les deux jeunes frères, Achille et René, travaillent dans l’entreprise familiale avec l’oncle.

         En octobre 1872, Edgar embarque, direction la Louisiane où sa famille américaine l’attend au grand complet. Il découvre la ville et les maisons luxueuses que plusieurs générations de créoles ont construites. La ville est en pleine reconstruction après les atrocités de la guerre de Sécession. La maison de son oncle a belle allure. Un atelier pour exercer son art lui est offert. Le frère, René, rapporte dans une lettre « Edgar est plein de curiosité pour la Nouvelle-Orléans et sa famille. Il semble enchanté de leur accent du Sud qu’il s’évertue d’apprendre ». L’artiste peint des portraits de famille, naturels et tendres. Il s’emporte : « Rien n’est plus difficile que les portraits de famille ! Faire asseoir une cousine pour vous alors qu’elle allaite un bébé criard de deux mois est très difficile. » 

         Début 1873, se languissant de la capitale parisienne, Degas prolonge son séjour de trois mois pour peindre le bureau de coton de son oncle où il va chaque jour. La toile se nomme « Un bureau de coton à la Nouvelle-Orléans » et montre son oncle et ses frères au travail : l’oncle assis au premier plan examinant un échantillon de coton ; Achille accoudé à la cloison vitrée, à gauche du tableau ; René, assis, lisant le journal. Au centre, un acheteur et un courtier négocient autour d’une table recouverte de coton. L’œuvre, accordant la primauté au dessin, est loin du mouvement impressionniste à venir deux ans plus tard et s’attache surtout à présenter la réussite des Degas dans le commerce et l’industrie textile.

     

     

     

         Dans les deux extraits de lettres ci-dessous, écrites à la Nouvelle-Orléans, l’on retrouve la verve savoureuse et l’humour étonnant du peintre que connaissent bien toutes ses relations.

     

    Lettre à Lorentz Frölich (peintre danois et ami de l’artiste) – Nouvelle-Orléans, le 27 novembre 1872

    […]

    L’océan ! Que c’est grand et que je suis loin de vous ! Le Scotia sur lequel je suis venu est un bateau anglais rapide et sûr. Il nous a menés (j’étais avec mon frère René) en dix jours, en 12 même, de Liverpool à New-York, l’Empire City. Triste traversée ! Je ne savais pas l’anglais, je ne le sais guère plus, et il y a sur la terre anglaise, même en mer, une froideur et une méfiance de convention que vous avez peut-être tâtées déjà.

    New-York, grande ville et grand port. […] Quatre jours de chemin de fer nous ont mis enfin ici. […]

    Que de choses nouvelles j’ai vues, que de projets cela m’a mis en tête mon cher Frölich ! L’art ne s’élargit pas, il se résume. Et, si vous aimez les comparaisons à tout prix, je vous dirai que pour produire de bons fruits, il faut se mettre en espalier. On reste là toute sa vie, les bras étendus, la bouche ouverte pour s’assimiler ce qui se passe, ce qui est autour de vous et en vivre.

    Avez-vous lu les Confessions de J.-Jacques Rousseau ? Sans doute oui. Vous rappelez-vous alors sa manière de décrire son vrai fond d’humeur, quand il est retiré dans l’île de St Pierre, en Suisse, et qu’il raconte que dès le jour il sortait, qu’il allait d’un côté ou de l’autre, sans savoir, qu’il examinait tout, qu’il entreprenait des travaux de dix ans et qu’il les laissait au bout de dix minutes sans regret ? Eh bien ! j’en suis là, parfaitement. Tout m’attire ici, je regarde tout, je vous décrirai même tout exactement à mon retour.

    Rien ne me plaît comme les négresses de toute nuance, tenant dans leurs bras des petits blancs, si blancs, sur des maisons blanches à colonnes de bois cannelées et en jardins d’orangers, et les dames en mousselines sur le devant de leurs petites maisons, et les streamboats à deux cheminées, hautes comme des cheminées d’usines, et les marchands de fruits à boutiques pleines et bondées, et le contraste des bureaux actifs et aménagés si positivement avec cette immense force animale noire, etc. etc. Et les jolies femmes de sang pur, et les jolies quarteronnes, et les négresses si bien plantées !

    Je viens de rater un grand pastel avec une certaine mortification. Je compte si j’en ai le temps rapporter quelque chose du crû, mais pour moi, pour ma chambre. On ne doit pas faire indifféremment de l’art de Paris et de la Louisiane, ça tournerait au Monde Illustré.

     

    Lettre à Henri Rouart (peintre, industriel, et grand ami de l’artiste) – Nouvelle-Orléans, le 5 décembre 1872

    […]

    René (le frère d’Edgar) est dans sa famille ici, il n’a que peu le mal du pays. Sa femme est aveugle mais elle est au-dessus de son malheur. On attend le troisième enfant dont je serai le parrain et qui n’aura pas ma turlutaine.

     

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    Edgar Degas - Madame René De Gas, 1873, National Gallery of Art, Wahington (Degas peint Estelle sa belle-sœur aveugle, une ample robe cachant sa grossesse, dans une belle harmonie de gris, blancs et roses)

     

    Les femmes ici sont presque toutes jolies, et beaucoup ont même dans leurs charmes cette pointe de laideur sans laquelle point de salut. Mais je crains que leur tête ne soit aussi faible que la mienne, ce qui ferait à deux une drôle de garantie pour une nouvelle maison. Je viens, hélas ! de lâcher quelque chose qui n’est rien et peut m’attirer une réputation atroce. Gardez-vous, Rouart, sur votre honneur, de ne jamais répéter de manière à ce que cela puisse être rapporté ici, à des personnes d’ici, ou à des personnes qui connaissent des personnes d’ici, que je vous ai dit que les femmes de la Nouvelle-Orléans paraissent faibles d’esprit ; ceci est sérieux – on ne badine pas ici. Ma mort ne laverait pas un tel affront et la Louisiane doit être respectée par tous ses enfants dont je suis à peu près un. – Si je vous disais après cela qu’elles doivent être bonnes, l’insulte serait entière et vous m’auriez, en répétant encore cela, livré définitivement à mes bourreaux.

    Je blague un peu, les femmes créoles ont quelque chose qui captive. […] Il y a de la tendresse à la 18e siècle dans leur air. De ces familles, beaucoup sont venues ici en culotte courte et ce parfum ne s’est pas encore en allé.

     

    Votre dévoué          DEGAS

     

     

     

         S’il fut court, ce séjour fut une étape décisive dans la formation artistique du peintre. À son retour, il décidera d'abandonner définitivement ses sujets historiques d'inspiration néoclassique à la mode dans les années 1860, préférant aborder la réalité quotidienne dans la lignée de ses toiles peintes à La Nouvelle-Orléans.

        En 1874, la première exposition des peintres impressionnistes va se dérouler dans les locaux du photographe Nadar à Paris. Il y participera avec ses amis avant-gardistes. Son exploration de certains thèmes nouveaux et moyens picturaux inédits commencera.

     

     

     

  • Je m'appelle Louise

     

    RENOIR Auguste – La danse à la campagne, 1883, musée d’Orsay, Paris

     

     

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         Louise tourna son joli nez pointu vers un convive installé à une autre table et lui envoya des signes amicaux.

         La violoniste et le pianiste attaquèrent une valse. La jeune femme vida son verre de cidre et s’apprêtait, faute de cavalier, à valser avec une amie, lorsqu’un homme élégant, en costume sombre et canotier, la barbe taillée de près, s’approcha de la table. Il était brun, beau garçon, les traits plus fins que les gars de la région. Il sourit à Louise.

         - Vous m’accordez cette valse, mademoiselle ?

         - Euh !… Oui, dit-elle, surprise !

        Elle se leva, intimidée par la prestance de l’homme. Il lui prit la main et l’entraîna vers le centre de la piste.

       L’homme était un excellent danseur. Le couple tournait lentement en décomposant le peinture,renoir,orsaymouvement avec élégance. Les pas s’emboîtaient sans à coup. Louise serrait son éventail, le garçon lui tenant la main très haute en l’air, son autre main lui enveloppant le dos pour la maintenir contre lui. Agrippée à l’épaule du garçon, la jeune femme se laissait emporter, les yeux fermés. Sa capeline rouge accrochée à son cou par un ruban réchauffait ses joues. Elle la lança au passage, puis se colla contre le costume bleu foncé de son cavalier. Dénoué, le ruban qui retenait ses cheveux en arrière libera sa chevelure foncée qui s’enroula, tournoyante, autour de sa tête.

     

         La violoniste haussa le rythme de la valse, ce qui eut pour effet d’éliminer les plus peinture,renoir,orsaymauvais danseurs qui retournèrent s’asseoir. L’homme et Louise allaient de plus en plus vite, le corps bien droit, lovés l’un contre l’autre, ne formant plus qu’un. Les pieds soudés tourbillonnaient, leur donnant l’apparence d’une toupie humaine incontrôlable. Ils volaient littéralement sans presque toucher le sol. On ne voyait plus qu’eux voltigeant indéfiniment. Ebranlé, le canotier de l’homme roula sur le sol. Tout le monde regardait ce couple superbe que la musique emportait dans un univers de solitude.

     

     

         Lorsque l’orchestre s’arrêta de jouer, la jeune femme et son cavalier revinrent s’asseoir.

       L’homme, inconsciemment, tenait encore la main de Louise dans la sienne. Leur osmose avait été si grande qu’ils ne s’étaient pas séparés. Progressivement, ils refirent surface, déçus de ne pouvoir rester dans ces nuages qui leur appartenaient. Le garçon lâcha la main de la jeune femme, se leva pour appeler le serveur et commanda la fameuse friture de goujons de la maison avec un vin de chablis sec.

       Le serveur déboucha la bouteille. Une fine couleur ambrée allumait le vin. La friture, croustillante juste comme il faut, accompagnée de tranches de pain bis recouvertes du beurre de la région, était un régal. Le fin visage de Louise arborait un sourire béat qui indiquait qu’elle planait encore dans une atmosphère irréelle.

         Elle but une gorgée de vin blanc, ce qui eut pour effet de la ramener à la réalité. Elle sourit à son danseur.

         - Je m’appelle Louise, dit-elle à l’homme qui la contemplait avec tendresse.

     

     

  • HYMNE À LA BEAUTÉ

     

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    Vincent Van gogh - Nuit étoilée sur le Rhône, septembre 1888, musée d’Orsay, Paris

     

     

    « Ci inclus petit croquis d’une toile de 30 carrée, enfin le ciel étoilé peint la nuit même sous un bec de gaz. Le ciel est bleu vert, l’eau est bleue de roi, les terrains sont mauves. La ville est bleue et violette, le gaz est jaune et ses reflets sont or roux et descendent jusqu’au bronze vert. Sur le champ bleu vert du ciel, la Grande Ourse a un scintillement vert et rose, dont la pâleur discrète contraste avec l’or brutal du gaz.

    Deux figurines colorées d’amoureux à l’avant plan.

     

    Lettre de Vincent à Théo, le 30 septembre 1888

     

     

    Hymne à la beauté - Charles Baudelaire

     

     

    Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l’abîme,
    O Beauté ? Ton regard, infernal et divin,
    Verse confusément le bienfait et le crime,
    Et l’on peut pour cela te comparer au vin.

    Tu contiens dans ton œil le couchant et l’aurore ;
    Tu répands des parfums comme un soir orageux ;
    Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
    Qui font le héros lâche et l’enfant courageux.

    Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
    Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
    Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
    Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

    Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques,
    De tes bijoux l’Horreur n’est pas le moins charmant,
    Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
    Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

    L’éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
    Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
    L’amoureux pantelant incliné sur sa belle
    A l’air d’un moribond caressant son tombeau.

    Que tu viennes du ciel ou de l’enfer, qu’importe,
    O Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
    Si ton œil, ton souris, ton pied, m’ouvrent la porte
    D’un Infini que j’aime et n’ai jamais connu ?

    De Satan ou de Dieu, qu’importe ? Ange ou Sirène,
    Qu’importe, si tu rends, — fée aux yeux de velours, 
    Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! —
    L’univers moins hideux et les instants moins lourds ?

      

    Charles BAUDELAIRE - Les Fleurs du mal (1868)

     

     

     

         J’ai écouté une émission de France Culture « Les discussions du soir », discussion entre Leili Anvar et l’historienne de l’art Paule Amblard concernant la remarquable exposition actuellement au musée d’Orsay : AU DELA DES ETOILES – LE PAYSAGE MYSTIQUE de Monet à Kandinsky.

         L’historienne Paule Ablard, avec sensibilité et passion, nous parle remarquablement de quelques toiles présentes dans l’exposition. Le mystère contenu dans ces œuvres d’art nous fait toucher, par le regard, une spiritualité, une réalité invisible qui devient sacrée et nous ramène vers notre propre intérieur.

         La toile de Van Gogh ci-dessus "Nuit étoilée sur le Rhône" figure à la fin de l'exposition.

         J’ai beaucoup aimé.

     

         A écouter, Sur les sentiers des « paysages mystiques » du Musée d’Orsay... https://www.franceculture.fr/emissions/les-discussions-du-soir-avec-leili-anvar/paysages-mystiques

     

    Pour que la « Beauté » selon Baudelaire « Rende l’univers moins hideux et les instants moins lourds », il faudrait que, enfin, elle soit enseignée, montrée, comprise, afin que tous les enfants du monde voient les autres avec un regard d’amour et non de haine…

     

     

  • VERMEER AU LOUVRE : Au théâtre

     

    VERMEER Johannes - La Lettre d’amour, 1670, Rijksmuseum, Amsterdam

     

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         Depuis le 10 mars dernier, je présente chaque semaine une visite virtuelle de l’exposition « Vermeer et les maîtres de la peinture de genre » qui se tient au Louvre. Celle-ci se terminera le 22 mai prochain.

         Six de mes œuvres préférées (sur 12 exposées) du maître de Delft ont été présentées. Je laisse aux futurs visiteurs du musée le plaisir de découvrir par eux-mêmes les 6 dernières, montrant : 3 musiciennes, 2 épistolières et une Allégorie de la foi catholique.

         Pour terminer, je souhaite vous proposer, aujourd’hui, la visite d’une œuvre qui avait été prévue par le Louvre dans l’exposition. Elle figure bien dans le catalogue, mais, malheureusement, est absente : La Lettre d’amour. Pourquoi ? Elle devrait être montrée dans les musées qui prolongeront l’exposition parisienne jusqu’en 2018 : « National Gallery of Ireland », « National Gallery of Washington ».

         Ayant déjà écrit dans le passé un récit sur La Lettre d’amour, ma visite virtuelle, ci-dessous, a utilisé ce récit que j’ai largement remanié.

     

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  • VERMEER AU LOUVRE : Juger c'est peser

     

    VERMEER Johannes – Femme à la balance, 1664, National Gallery of Art, Washington

     

     

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        - Attention chef-d’œuvre, dis-je en riant à une jeune femme qui fixe intensément le petit tableau !

         Le nez collé sur la toile, elle se recule un instant, puis me regarde bizarrement, dérangée dans son observation. Je m’installe à côté d’elle et, à mon tour, examine le portrait.

        Je suis devant une de mes toiles préférées de Vermeer : La Femme à la balance qui m’attire irrésistiblement.

     

     

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  • VERMEER AU LOUVRE : Réflexions scientifiques

     

    VERMEER Johannes

    -  L’astronome, 1668, musée du Louvre, Paris

    - Le Géographe, 1669, Städel Museum, Francfort  

     

     

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    Suite de la visite...

      

         Les deux tableaux sont accrochés côte à côte : L’Astronome… Le Géographe

         J’ai réussi à me glisser juste à côté de touristes japonais installés, contemplatifs, devant les toiles.

       Quelle chance de pouvoir assister aux retrouvailles des deux frères, le temps de cette exposition au Louvre ! Un moment exceptionnel…

      Fabuleux 17ème siècle hollandais, pensai-je… Nous sommes en pleine révolution scientifique. Vermeer s’intéresse à la connaissance de l’univers à travers la cartographie, la géographie, l’astronomie et l’optique. L’artiste a représenté deux savants plongés dans leurs études : ses seules toiles montrant un homme comme unique personnage. Une signification allégorique ?

                         

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  • VERMEER AU LOUVRE : Une servante célèbre

     

    VERMEER Johannes – La laitière, 1659, Rijksmuseum, Amsterdam

     

     

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        Inespéré… J’ai réussi à me glisser au premier rang, coincé entre un homme grisonnant, deux femmes attentives, et un groupe de touristes.

        La servante la plus célèbre au monde est devant moi. La célébrité de cette petite toile n’est pas usurpée : on ne voit qu’elle à la télé, dans les magazines, et même sur les pots de yaourts… Il est rare que la peinture hollandaise présente une servante comme motif unique d’un tableau... Serait-ce la servante de l’artiste qui s’appelait Tanneke ? A quoi pense-t-elle ?

        Je retrouve la robuste femme que j’avais rencontrée au Rijksmuseum il y a quelques années. Elle n’a guère changé, solide, les manches retroussées, la tête inclinée jaugeant le flot de lait s’échappant de la cruche en terre qu’elle tient de ses bras puissants. Une lumière venant de la fenêtre modèle son corps massif devant le mur du fond, nu et endommagé. Un décor rustique : corbeille à pain, cruche, chaufferettes, plinthes en carreaux de Delft. Le carreau cassé à la fenêtre n'a pas été remplacé. Les couleurs affectionnées par le peintre sont présentes : bleu… jaune citron… Complémentaires, ces couleurs accolées l’une contre l’autre, s’interpellent.

     

     

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