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NOTES DIVERSES (65)

  • La liberté guidant le peuple

     

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    Eugène Delacroix - La liberté guidant le peuple, 1831, musée du Louvre

    Crédit: Photo (C) RMN Grand Palais (musée du Louvre/ Michel Urtado

     

     

    « — Trinquons au romantisme, Eugène

    Il avala son verre d’un trait. Un éclair sombre passa sans ses yeux.

    — Pauvres gens ! dit-il d’un coup. Comme en 89, savent-ils qu’ils se battent et souffrent pour rien ? Ils ont renversé Charles X pour le remplacer par son cousin Louis-Philippe. La belle affaire… Que vont devenir leurs rêves de réformes, de progrès, d’égalité. L’autorité et l’ordre revenus, ils récolteront quelques médailles et leur vie misérable reprendra.

    Louis-Auguste regarda le gamin aux pistolets.

    — Tu vois, ce jeune garçon à côté de la femme au drapeau, pistolets de cavalerie dans les mains… Enfant de Paris, il symbolise la jeunesse de tout temps révoltée par l’injustice. Tu as mis de la fougue, du plaisir, dans son œil. Son père, qui s’est battu dans la Grande Armée, lui a conté ses exploits. À son tour, il s’enivre de l’odeur de la poudre et exhorte les insurgés. Il n’a pas peur. Peut-il se douter qu’il va mourir dans peu de temps ?

     

    Eugène se taisait, attristé par la mélancolie que son tableau inspirait à Louis-Auguste. Celui-ci finit par dire fataliste :

    — Eugène, comme souvent dans notre histoire, c’est le petit peuple qui se bat, mais ce sont toujours les puissants qui gagnent !

    Delacroix vint vers son ami et le prit tendrement par les épaules.

    — Tu as raison Louis-Auguste. Mais, à chaque nouveau combat, ils continuent d’espérer... »

     

    Extrait du recueil "Deux petits tableaux"  publié chez BOD

    AUJOURD'HUI, LE PEUPLE DOIT TOUJOURS SE BATTRE POUR CONSERVER SA LIBERTÉ.

     

  • Claude Monet sur le port du Havre

     

    Monet, Marmottan, impression

    Claude Monet - Impression, soleil levant, 1874, musée Marmottan, Paris

     

    Il s'agit du tableau-phare de l'impressionnisme : Impression, soleil levant, que Monet peignit au petit matin sur le port du Havre en 1874. Il est le symbole de ce nouveau style avant-gardiste, oeuvre majeure de l'exposition actuelle au musée d'Orsay.    

     

    " Le 13 novembre 1872, vers 7 heures du matin, installé sur le quai du Havre à une fenêtre de l’hôtel de l’Amirauté, Monet tourne la tête en direction du sud-est. Il est face à l’avant-port, en surplomb du quai et du bassin, et peint le lever du soleil qui s’offre à lui. Il observe le port industrialisé et la brume dissolvant les formes. Des grues indiquent des travaux d’agrandissement du quai sur la droite, une cheminée fume vers la gauche. L’eau et le ciel, noyés dans un gris perle, se distinguent à peine l’un de l’autre.
         L’artiste est particulièrement satisfait de ce petit tableau qu’il a saisi rapidement. « Il ne paye pas de mine », pense-t-il, mais il renferme tout ce qu’il recherche depuis ses débuts de paysagiste. Il y voit un condensé de sa vision de la nouvelle peinture : lumière changeante modifiant les couleurs, aspect vaporeux, sensation fugitive et éphémère des choses. "

     

    Extrait du roman Camille muse de Claude Monet, publié chez BOD

     

     

  • Conter la peinture critiqué par Maryna

     

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    Mon amie Maryna Uzun m’a fait le plaisir de laisser son sentiment sur Babelio après la lecture de mon recueil « Conter la peinture – Si les œuvres parlaient » :

     

    « Qui ne s'est pas exclamé un jour, les yeux effarés, devant une oeuvre d'art ou une musique qui donne un vertige des oreilles : « Comment il a pu imaginer ça ? Comment il a pu composer une telle merveille ? »
    C'est cette admiration démesurée de la peinture qui a poussé Alain Yvars à écrire ce livre pour semer son amour du beau.
    Son écriture, à haute tension, sensuelle, est comme les créateurs, ces êtres exceptionnels, qu'elle met en scène, comme leurs confidences qui nous serrent le cœur. Ces fortes personnalités qui, en passant, nous bouleversent à jamais. La genèse d'un style, d'une nouvelle vision du monde, d'un tableau en particulier, sont au centre de ces douze nouvelles sur Modigliani, Henri de Toulouse-Lautrec, Winslow Homer, Vermeer, Monet, Renoir, Seurat et quelques autres.
    Rien de docte dans les pensées d'Alain Yvars qui pourtant possède une science supérieure de la peinture, une grande érudition, littéraire et historique, et peint lui-même. Elles sont curieuses et surtout émouvantes.
    Cette lecture a coïncidé avec ma visite ensoleillée de la rue des Beaux-Arts, pour approvisionner mon jeune artiste en papier spécial et en crayons de couleur Caran d'Ache ! le long étui, la boîte magique, quoi ! Vider sa bourse pour la création, quoi de plus libérateur !
    Je lui ai cité cette phrase du bouquin qui reprend les mots de Claude Monet : « Regarde la nature et peins ce que tu vois, comme tu peux. » C'est l'unique conseil que l'immense impressionniste a donné à la jeune Blanche, sa belle-fille. »

     

    Merci Maryna

     

  • Un pré-cadeau de Noël

    que les blés sont beaux, alain yvars, roman, babelio

     

    Noël est dans un peu plus d’un mois. Je viens déjà de recevoir un cadeau sous la forme d’un superbe commentaire sur le réseau littéraire Babelio de mon livre « QUE LES BLÉS SONT BEAUX ». Ce commentaire m’a été offert par une lectrice, mon amie Christèle.

     

     

     

    HordeDuContrevent a ajouté une critique   le 7 novembre 2022

     

    Que les blés sont beaux : L'ultime voyage de Vincent Van Gogh de Alain Yvars
     


    Écrire la peinture. Retranscrire avec les mots une façon de peindre, elle-même reflet d'une âme, d'un caractère, d'une façon d'être à la vie, à une époque particulière, à un endroit bien précis.
    Tel est le pari réussi
    d'Alain Yvars (@jvermeer), conteur de peinture, cueilleur empathique de couleurs et de lumières. Se mettant « à la place de », en l'occurrence ici à la place de Vincent van Gogh, Alain Yvars m'a projeté avec émotion à Auvers-sur-Oise en juin-juillet 1890, dernière commune du peintre dont il donne une vision romancée, mais au plus près du réel (sur la base de courriers, de documents, et de la correspondance du peintre), de ses dernières semaines de vie.

    « Un sentiment d'infini…En cette fin d'après-midi, le soleil déclinant léchait de citron vert le champ bordant l'horizon, juste sous les nuages moutonneux qui avançaient lentement sur la gauche ».

    Cette lecture a été une jolie et agréable parenthèse bucolique. Je fus littéralement avec
    Vincent van Gogh, je l'ai vu vivre dans cette petite ville au charme suranné, l'ai imaginé arpenter les bords de l'Oise avec son carnet de croquis ou son chevalet. Assise à ses côtés lorsqu'il peignait, j'ai ressenti sa singularité, sa rage créative, sa façon très visionnaire de manier le pinceau.
    Certains de ses tableaux, dans ce roman, naissent, éclosent, avancent, se terminent, sèchent sous nos yeux, et je profitais du tableau d'ensemble transmis avec brio par les mots d'
    Alain Yvars pour aller voir ensuite le véritable tableau sur internet. Je me surprenais à grossir les images, pour voir de plus près la technique expliquée par le peintre lui-même. La superbe église d'Auvers-sur-Oise, ses pittoresques chaumières, les ciels dont il fait sa prédilection, aux différentes tonalités de bleu et parfois dentelés d'arbres dressés, les champs de blé melliflus parsemés de coquelicots en petites touches sanglantes, ses multiples portraits de femme…Je les ai tous retrouvés, les ai appréhendés selon une approche nouvelle. Ces traits de couleurs en bâtonnets épais donnent une telle énergie à la représentation, un mouvement, un tourment, une âme, ne faisant pas de ces tableaux de simples reproductions, transformant « cette végétation pacifique en un brasier agressif".

    « Les teintes bleues et orangées, accolées, s'harmonisaient parfaitement. Ce n'était pas une simple copie de la nature, j'y voyais une force, un rythme, une vie…Je ressentais l'avancement des nuages, la progression en zigzag des oiseaux, le ploiement des blés sous le vent. Les chemins ondulaient vers un lointain mystérieux ».

    Ces explications sensibles et vivantes m'ont émue. Je n'admirerai plus les tableaux de
    Vincent van Gogh de la même manière désormais. En cela je remercie chaleureusement Alain Yvars, de m'avoir éclairée et, à la différence d'un simple essai ou manuel sur la peinture, la forme romancée convoque également le coeur et pas seulement l'esprit. Il nous dit en 4ème de couverture qu'il est allé à Auvers-sur-Oise où il n'a eu qu'à écouter le peintre. Cela parait si simple et pourtant, pour arriver à une telle empathie, quel travail de recherche (la bibliographie nous le montre), quelle sensibilité, quel amour pour ce peintre et quelle plume ! Oui, il en faut du talent pour arriver ainsi à nous mettre dans la peau de Vincent van Gogh d'une façon si naturelle. L'auteur réussit vraiment à imaginer ce que voyait le peintre. Cela donne un style poétique immersif au centre duquel la nature est omniprésente, où les couleurs règnent en maitre : le bleu, le violet, le jaune, le rouge, des couleurs brutes, intenses, sans mélange, à la cohabitation surprenante. Des couleurs pour ressentir à moins que ce ne soit les sensations mises en couleur, sentiments impétueux, fougueux, explosifs, dont les couleurs seraient les messagères. Influence de l'un sur l'autre et de l'une sur l'autre, la nature guide Van Gogh et semble même être en phase à ses changements d'humeur, étranges prémonitions.

    « Avec le mauve restant sur la palette, additionné de vert, je couvris de virgules le devant ombré de l'église qui parut envahi de larves rampantes, grouillantes, s'élançant à l'assaut des murs. Un court instant un nuage rosé surprit mon attention. Il s'accrocha bizarrement au clocher puis s'effilocha dans l'azur. Je changeai de brosse pour les parties claires. J'ensoleillai le pré devant l'église et alignai ensuite verticalement des bâtonnets ocre sur les deux chemins sinueux qui l'encerclaient. le contour des toits fut souligné de lignes claires irrégulières, contrastant avec le ciel sombre ».

    Quelques mots sur la présence du peintre dans cette commune.
    Vincent van Gogh y est venu pour oublier son mal qui l'a tant fait souffrir dans le Sud, mal psychologique, et pour se soigner grâce aux bons soins d'un certain docteur Gachet. Nous voyons un Vincent van Gogh plein d'élans, d'optimisme, volontaire, souvent joyeux, doutant parfois, sensible, passionné par son art, très proche de son frère Théo qui croit en lui et subvient à ses besoins, le peintre n'arrivant pour le moment pas à percer, sa peinture étant très, trop, visionnaire. Mais Théo et sa femme Jo en sont certains : c'est le plus grand peintre du moment, la reconnaissance de son talent ne saurait tarder. Une dispute au sein du couple qui rencontre des soucis financiers va venir saper la confiance fragile retrouvée. Fragile car depuis sa naissance, le petit Vincent traine une blessure originelle : son arrivée au monde est marquée par le deuil d'un frère ainé mort une année plus tôt qu'il va venir remplacer en naissant le même jour que lui et en portant le même prénom. Héritage tragique. Se sentant être devenu un fardeau pour son frère et un peintre raté, il mettra fin à cette situation en se donnant la mort en pleine nature, en plein jour.

    « Je me prenais pour un visionnaire, je n'étais qu'un halluciné. Ma peinture n'intéressait personne, à part quelques fous comme moi. Une faillite… ».

    Ce livre est également l'occasion de comprendre les influences de van Gogh, ses maîtres à penser, ses affinités dans la peinture, mais aussi en littérature en ce 18ème siècle culturellement très riche. Toulouse-Lautrec, Paul Signac, Pissarro, Monet, Degas, Renoir, Seurat…Impressionnistes et néo-impressionnistes, mais aussi estampes japonaises, les maîtres à penser sont là, évoqués, convoqués,
    Alain Yvars montrant parfois l'influence de l'un d'entre eux sur tel ou tel tableau. C'est très intéressant.


    Alain Yvars réussit avec délicatesse à conter la peinture de Van Gogh, peinture mystérieuse et tourmentée à l'image du peintre, à nous expliquer de façon passionnante son mouvement, son énergie, sa fougue, à travers un style pictural novateur et singulier. En plus de nous présenter un peintre à la fois passionné et fragile dans les dernières semaines de sa vie, il nous offre avec un naturel déconcertant le regard sensible et poétique du peintre d'origine hollandaise. Il le resitue dans son contexte historique mettant en valeur ses influences et mêle à la grande Histoire culturelle, l'histoire intime du peintre. En convoquant le coeur et la raison, ce livre nous permet une immersion culturelle d'une grande richesse et d'une grande poésie.

    « La peinture est un combat dont le peintre ne sort pas toujours vainqueur ».

     

    Merci Christèle

     

  • Le temps qui passe

     

     berthe morisot

    Berthe Morisot – Le Berceau, 1872, musée d’Orsay

     

         Puisque cette période est celle de la naissance d’une nouvelle année, cela m’a rappelé un poème pour une autre naissance, ancienne aujourd’hui, que j’ai eu envie de publier à nouveau.

         Je suis certain que cette année 2022 va nous permettre, dans ce monde chamboulé, de tous nous retrouver.

     

    LE TEMPS QUI PASSE

     

    Je me souviens encore de ce premier jour de décembre

    Où j’entrai anxieux dans la chambre.

    Tu étais là, petit être fragile,

    Dans un lit douillet, tu reposais tranquille.

     

    Intimidé, presque ridicule,

    Je m'approchai et frôlai tes mains minuscules.

    Tu le sentis et tes doigts agiles

    Agrippèrent mon pouce d'un geste déjà habile.

     

    Ta maman dormait dans une pièce voisine ;

    Ravi, je contemplai ton expression mutine.

    Devant toi ce jour-là je compris,

    Pour la première fois, l'importance de la vie.

     

    La plus belle œuvre d'art

    Est éclipsée par le premier regard

    D’un nouveau-né qui ne demande rien

    Hormis un tendre câlin.

     

    Nous avons vieilli toi et moi,

    Le temps nous a imposé sa loi,

    Mais j’ai encore en mémoire ce jour de ta naissance

    Où je fis ta connaissance.

     

     

    HEUREUSE ANNÉE À TOUS

     

  • Un joli conte de Noël

     

    noël,peinture

     

     

    Il y a quelques années, un petit garçon arriva le 23 décembre, comme un conte de Noël, chez ma fille et son mari. Comme vous pouvez le constater, futur amateur d’art, il n’a pas tardé à être passionné de peinture.

    Aujourd’hui, avec ses quatre ans et demi, Melvil a bien grandi et fait le bonheur de ses parents.

    Cette année, comme tous les enfants, il attendait Noël avec impatience, et a été gâté. Un jour, il apprendra que lui-même est arrivé, magnifique cadeau, dans la hotte du père Noël.

     

    Il m’a fait savoir qu’il souhaitait à tous les enfants du monde de trouver des parents comme les siens.

     

  • Vincent m'a parlé de Noël

     

    Mon ami Vincent Van Gogh a rencontré récemment la poétesse Parme Ceriset dans mon dernier article. Il est encore tout ému, lui le passionné de littérature, du plaisir ressenti en lisant ses poèmes. Avec elle, il partage des étoiles :

     

    FIRMAMENT

     

    « Allongée sous la voûte étoilée,

    Dans ma robe de satin noir,

    Je contemple la Voie lactée,

    Je hume les parfums du soir.

     

    Mes cheveux d’ébène bouclés

    Coulent comme une rivière sombre

    Dans l’herbe tout juste arrosée

    Par les gouttes nacrées de l’ombre.

     

    Au ciel je contemple la danse

    Des étoiles du firmament,

    S’aiment-elles comme les vivants ?

    Non, c’est bien sûr une évidence.

     

    Pourtant elles écrivent des rêves

    Inimitables dans le ciel,

    Elles impriment à l’encre de sève

    Quelques paroles éternelles…

     

    Et quand viennent « le temps et l’heure »,

    Quand la nuit remplace le jour,

    Les étoiles scintillent en cœur,

    C’est leur façon de faire l’amour. "

     

    Vincent m’a rappelé, j’avais oublié…, que Noël approche. Il m’a fait savoir de surtout penser à parler d’un livre qu’il aime bien : QUE LES BLÉS SONT BEAUX.

     

    Van gogh - champ de blés avec cyprés 1889 MET Fotor 4.jpg

     

    Il avait écrit ce roman à deux mains avec son auteur : il tenait à faire connaître qu’il avait été heureux durant son séjour de deux mois à Auvers-sur-Oise. Il fallait que la couverture du livre présente une de ses toiles préférées peinte dans la lumière de la Provence : un champ de blés avec un cyprès s'enfonçant dans le ciel.

    Tout le long de l’écriture du livre, il répétait souvent : « Il y a du bon de travailler pour les gens qui ne savent pas ce que c’est qu’un tableau ».

     « Surtout, dis-leur de penser à mettre mon livre au pied du sapin le 24 décembre prochain » a-t-il insisté. Il sait que les bénéfices du livre sont destinés aux enfants malades aidés par l'association RÊVES.

     

  • À l'eau ou à l'huile

     

    botticelli

    Sandro Botticelli – La naissance de Vénus, 1485, Palais des Offices, Florence

     

         Deux livres sur l’art viennent d’être publiés récemment. Deux célèbres peintres de la même période de l'histoire de l'art tiennent une place essentielle dans chacun des livres :

     

    Sandro Botticelli dans le livre de Christiana Moreau « La Dame d’argile » un roman historique qui nous entraîne dans la période artistique du Quattrocento italien. 

    renaissance

    Jan Van Eyck dans une des nouvelles « Mariage italien à Bruges » de mon recueil : Deux petits tableaux – Si les œuvres parlaient.

     

    van eyck

        Seulement un demi-siècle sépare les toiles de Jan Van Eyck en Flandres de celles de Sandro Botticelli en Italie. Et pourtant, les deux peintres utilisaient une technique de peinture bien différente : l’huile pour Van Eyck et la tempera pour Botticelli.

         C’est l’objet de mon étude.

     

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  • Si les lecteurs parlaient

     

         Je ne peux résister à l’immense plaisir que m’a causé mon amie Diana Auzou sur le réseau littéraire Babelio.

         À quelques jours d’intervalle, elle a lu et chroniqué mes deux recueils de nouvelles en images parus dans une collection que j’ai appelé : « Si les œuvres parlaient » et qui reprendra en série d’éventuels futurs nouveaux recueils.

     

    Conter la peinture

    12 juillet 2021

    Au bout du pinceau des histoires se racontent, au bout de la plume elle continuent à vivre.
    Alain Yvars nous raconte ces histoires. Comment ? En nous invitant à faire un voyage à l'intérieur de la peinture en copains qu'elle aime accueillir, en amis de longue date qu'elle est contente de revoir. C'est chaleureux et très intime.
    Découvrir et redécouvrir la peinture avec le même bonheur, car l'enthousiasme est le même pour le novice comme pour l'averti. Si je le dis, c'est que c'est vrai, car ceux à qui j'ai fait découvrir ce livre, tous très loin de la peinture, se sont rapprochés avec curiosité, intérêt et un énorme plaisir. Alain conte la peinture en tant que peintre, ami, hôte et complice.
    Modigliani, peintre maudit, a quitté la vie à 35 ans, mais nous a laissé une vie intense qui se dégage des ses corps stylisés et dépouillés, des regards qui gardent les secrets mélancoliques de quelques rêves non avoués.
    Alain, notre hôte et guide, tu nous racontes les couleurs : de loin, certaines sont "des taches floues baignées d'ombre et de lumière", dans la Nuit d'été de Winslow Homer, de près, elles se transforment en jeunes filles, et comme elles, nous lecteurs sommes aussitôt transfigurés. La beauté peut être si proche et, avec elle, la poésie. Timides et silencieuses elles nous murmurent : ouvrez les yeux et la porte de vos sens, laissez-les se balader entre lignes, lumières, et couleurs, à l'intérieur des histoires de fougue, de douleur, d'exaltation, d'attente patiente, d'acharnement, de don de sa vie à la peinture, de passion. Ecoutez avec le coeur.
    Liée depuis la nuit des temps au destin de l'homme, et sûrement pour longtemps encore, la peinture n'a rien perdu de son mystère, elle nous appelle depuis la grotte d'Altamira, depuis des siècles qui se sont écoulés, des chefs d'oeuvres du passé restent nos contemporains.
    Vermeer et le monde de l'intime, à peine dévoilé, souvent laissé avec son secret. A pas de velours, je suis Alain jusque dans la pièce où la femme n'ouvrira jamais la lettre d'amour. Malicieux, Alain nous prête la curiosité de l'enfant qui regarde par la serrure de la porte et nous fait découvrir la construction et la composition de la toile, les couleurs qui n'ont rien perdu de leur harmonieuse beauté, et la lumière, magique. Ça fait de longues années depuis ma dernière visite au Rijksmuseun, à Amsterdam, et là j'y suis, j'entre dans l'histoire, je veux apprendre plus et j'y crois, je suis spectateur et acteur à la fois.
    Toujours sans souffle devant l'immense peinture des Nymphéas de Monet. Tellement intime. La salle de l'Orangerie est arrondie, les murs ont reçu le don de Monet. L'hypnose est totale. A nouveau me revient en mémoire la silencieuse puissance de la peinture. Peindre l'instant, si fugitif, si changeant, et l'enlacement avec d'autres qui viennent et s'en vont, tout aussi éphémères. "La couleur se libère dans une vaste abstraction." La peinture, avant toute chose, est une émotion, elle touche, secoue, arrête le souffle, donne la chair de poule et bien des fois arrache une larme, celle que la beauté a touchée.
    Saskia, la femme de Rembrandt est très malade. le temps, lui laissera-t-il le bonheur de voir le tableau terminé ? La ronde de nuit.
    Samuel, un des élèves du maître, exprime avec conviction son excitation intérieure :
    "- Cette oeuvre survivra à toutes les autres !... Vivacité... puissance... lumière... ce dynamisme, cette furie gestuelle qui emporte votre tableau !"
    La peinture de Rembrandt me touche au plus profond par tout ce qu'elle dépasse, le sublime. Elle nous regarde depuis un lointain passé, elle est notre contemporaine et elle nous survivra.
    Et Alain, toujours avec ses lecteurs, s'extasie devant cette harmonieuse discordance où chaque élément, - masse de peinture, lignes, couleurs - est mis en valeur par l'ensemble, la lumière est plus éclatante, plus subtile, plus surprenante et plus émouvante quand elle est entourée d'obscurité, quand elle prend naissance de l'ombre.
    Regarder l'harmonie des formes et des couleurs, peser le poids, en valeur rajoutée, du vide rehausseur d'équilibre, entrer dans le rythme intérieur et la musique silencieuse, aucunement muette d'une toile, la regarder de près, pour le détails surprenants et la facture, et de loin pour se laisser combler par l'ensemble de sa force ou de sa douceur, écouter sa poésie ou son cri de désespoir.
    Je sens le grincement des dents d'Alain devant l'injuste procès qu'a dû subir la toile de Whistler Nocturne en noir et or.
    Les phrases prennent le rythme du cancan, courent, tourbillonnent s'essoufflent autour des jambes, rubans, soies et dentelles et... d'un seul coup se figent devant la Mélinite, l'impériale 
    Jane Avril. Gros plan. Le trait de Lautrec est précis, "il fixe sur le papier l'arabesque du geste, l'acuité des regards, l'expression des visages rougis par l'effort."
    La Goulue arrive aussi, "saute en l'air et retombe sur le sol les jambes cassées en deux parties", après, elle se relève et "d'un geste soudain, elle soulève ses jupons jusque la taille. La Goulue guette sa proie... ses petits yeux durs se plantent sur un homme en habit et haut de forme... Il hurla de bonheur lorsqu'elle lança sa bottine en avant en lui montrant ses dentelles. De la pointe du pied, elle fit sauter son chapeau comme un bouchon de champagne."
    "Le public était de feu ce soir !"
    C'est la fin du spectacle, les lumières s'éteignent, Monsieur Lautrec sort du Moulin Rouge pas avant de jeter "un regard possessif vers la salle enfumée. Elle lui appartient... C'est lui le maître des lieux..."
    Ta plume, Alain, est dans l'histoire de la peinture, dans la vie des peintres et de leurs modèles. Ton écriture chante, danse et dessine, s'émeut surtout au souvenir d'une vie de génie, de ses joies et de ses malheurs, de la création qui en est née et qui vit encore. La silencieuse puissance de la peinture nous happe et nous nous laissons aller avec bonheur. Un héritage à garder précieusement.
    Cher Alain, maître-ami, un très grand merci !

     

     deux petits tableaux

     

     

    08 juillet 2021

    Comment décrire un grand moment de plaisir ? Celui de l'amitié, du livre, de la peinture, d'un humour qui pointe son nez, des clins d'oeil à attraper au vol, et d'une complicité que j'ai partagée tout au long de la lecture et bien après.
    C'est le livre d'Alain Yvars Deux petits tableaux qui m'a offert tout ça. Avant de l'ouvrir, la couverture, douce et veloutée, m'a parlé un moment dans un silence mystérieux de cette oeuvre sublime et de son créateur, m'a rappelé les centaines de fois que je suis allée la regarder, avec beaucoup de monde autour ou quand la salle se dépeuplait, au moment de la fermeture du musée.
    Alain Yvars, en bon guide, m'a prise par la main pour me faire redécouvrir cette merveille de peinture, où l'intime et l'émotion sont très profonds et parlent tout bas : La dentellière de Vermeer. La magie opère à nouveau, car Alain a l'oeil, le regard du peintre, et cet arrêt du coeur quand la beauté est au rendez-vous.
    L'Astronome n'est pas loin, il tient compagnie à La Dentellière, deux oeuvres sublimes de lumière, le souffle est coupé.
    Les pages arrêtent de tourner, mais Alain m'entraîne, les peintres nous attendent, me dit-il. Renoir est présent, en pas de danse à Bougival, et au bal sur la Butte avec une bande de copains. Grâce et jeux de lumières. Nous sommes électrisés.

    Le noir joyeux de Manet, somptueux et sensuel reste dans les souvenirs les plus chers de Berthe Morisot. le "barbouillage malpropre et barbare" du peintre génial est resté comme un des plus grands tournants dans la peinture française.
    Alain Yvars est fasciné et fascinant, sa passion pour la peinture, pour la création de la beauté est sans limites. Il nous la transmet, et partage avec nous, amis lecteurs, connaissances, émotions, regards, nous sommes complices et copains avec les peintres qui nous accueillent, ce n'est que naturel. Nous sommes dans la peinture avec ses créateurs. Visite inespérée.
    Alain est acteur et spectateur à la fois et invite tout un chacun à se joindre à lui et partager ses émotions dans le monde des pinceaux géniaux, d'une matière qui garde son parfum, sa sensualité, son éclat, et son histoire.
    Delacroix et sa fougue, ses touches nerveuses s'enflamment comme lui et comme nous, et accompagnent La liberté guidant le peuple.
    Le cri de Vincent van Gogh est ressenti par L'église d'Auvers, "elle souffre cette église,... dégage comme une douleur, elle se plaint... On dirait qu'elle veut parler, exprimer quelque chose sans y parvenir... La force des couleurs et des lignes déformées lui donnait un rythme... la présence passive de la paysanne... donnait vie à son église. Celle-ci était humaine : un être fait de chair et de sang."
    Mon commentaire là-dessus serait superflu.
    Le Cirque de Toulouse Lautrec nous rappelle la virtuosité exceptionnelle de son crayon, la maîtrise de son art et, peut-être, les questions du peintre sur son propre monde, "celui d'un périlleux équilibriste tentant de comprendre son infortune, sa raison de vivre..."
    Arrivée à la dernière page je ferme le livre, ferme les yeux et sourit à tous ces génies, et à ce qu'ils nous ont laissé à nous héritiers chanceux et je remercie la plume d'Alain Yvars d'avoir créé ce moment de plaisir et de l'avoir partagé, et je souris à la bouffée d'amitié. Merci.
    C'est connu, mais je tiens à le mentionner, le geste admirable d'Alain : ses droits d'auteur sont versés à l'association Rêves qui soutient les enfants atteints de maladies graves.

     

         Que dire devant deux chroniques de ce niveau ?

        Elles confortent mes recherches depuis que j’écris sur l’art : parler de peinture autrement et simplement en laissant s’exprimer les peintres et leurs œuvres.
         Merci. Tu m’as touché, Diana.

     

     

  • Rêves d'horizons

    rêves, enfants, anthologies éphémères, quichottine

     

    « Je rêve ma peinture et je peins mon rêve » - Vincent van Gogh

     

           10 ans déjà !

        Le collectif d’auteurs « Les Anthologies Ephémères », géré par notre amie Quichottine, publie ce mois son nouveau recueil qui a pour nom : HORIZONS.

        L’aventure a débuté en 2011, avec des auteurs venus des pays francophones, France, Belgique, Canada… Le plus jeune avait 7 ans, la plus âgée écrit désormais pour ses arrières-petits-enfants.

         Cette année, ils sont 91 auteurs ou illustrateurs venus de « tous horizons », blogueurs ou non, qui bien souvent ne se connaissent pas, à offrir leurs textes, contes, poèmes, ou images, pour une seule raison, essentielle à leurs yeux : offrir à des enfants gravement malades un moment d’évasion, sous la forme d’un rêve auquel ils pensent depuis longtemps et qu’ils espèrent pouvoir réaliser.

         Pour que de nombreux rêves puissent se concrétiser, il faut évidemment réunir beaucoup d’argent. Tous ceux qui lisent mon article auront compris que l’argent récolté par la vente du livre « Horizons » sera entièrement reversé à l’association RÊVES (http://reves.fr).

     

    rêves, enfants, anthologies éphémères, quichottine

     

    Extrait de mon court récit inséré parmi les 91 auteurs :

    « Ouf ! Déjà quinze jours que cela dure ! J’en ai marre d’être couchée dans l’herbe, sur le ventre, à demi déshabillée. Quelle tenue ! À la demande du peintre, j’avais desserré mon corset et reposé ma tête nue sur mon châle. Il avait lui-même relevé le bas de ma jupe blanche à motif pour que mes jupons et mes bas apparaissent. « Je veux que l’on voie votre visage Hélène » ; « Gardez les yeux mi-clos, les bras étendus devant vous dans une pose alanguie », avait-il insisté. Je ressemblais à un mannequin renversé. »

     

         Afin de voir la joie illuminer le visage d’un enfant malade, vous pouvez acheter un ou plusieurs livres vendus au prix de 12 € directement sur le site de l’éditeur :

    https://www.thebookedition.com/fr/14551_les-anthologies-ephemeres-divers

     

    Merci pour les enfants.

     

    Facebook : ayvars

     

     

  • Meilleurs voeux 2021

     

    Klimt

    Gustav Klimt - Le baiser, 1908, Österreichische Galerie Belvedere, Vienne, Autriche

     

    Que vous dire ? Toujours les mêmes phrases me revenaient : santé, amour, bonheur, paix, culture, prospérité... J’étais à court d’idées originales…

    J'allais renoncer lorsque mon ami Victor Hugo est venu à mon secours. Il m’a soufflé l’essentiel, et il s'y connaît : ce qu’il faudra mettre en pratique au plus vite, sans attendre d'obscures décisions gouvernementales, dans le courant de cette nouvelle année :

     

     

    Oh ! de mon ardente fièvre

                

    Oh ! de mon ardente fièvre
    Un baiser peut me guérir.
    Laisse ma lèvre à ta lèvre
    S'attacher pour y mourir.

    Ta bouche, c'est le ciel même.
    Mon âme veut s'y poser.
    Puisse mon souffle suprême
    S'en aller dans un baiser !

     

    Victor Hugo - Recueil Dernière Gerbe (Posthume, 1902)