Claude Monet – Camille sur son lit de mort, 1879, Louvre
« La toile fraîche déposée contre le mur, il fixe longuement le portrait de la femme qu’il avait peinte si souvent. Étrangement, il ne l’a jamais sentie aussi près de lui que sur cette toile.
Sous son voile transparent, Camille lui souriait…
Tous les souvenirs des jours heureux lui revenaient en masse… Monet revoyait la gracieuse Camille qui posait inlassablement autrefois : la Femme à la robe verte des débuts de leur rencontre, celle dont l’ombrelle violaçait le visage sur la plage de Trouville, les formes flottantes de sa robe qui foulait les hautes herbes d’une prairie d’Argenteuil piquetée de Coquelicots. Il regrettait aussi de l’avoir transformée en Japonaise grotesque. Quatorze années… Des images de tous ces instants de vie qui leur appartenaient dansaient devant ses yeux.
Il s’assoit face à elle.
C’était hier. Elle existait à nouveau… »
Extrait « Camille muse de Claude Monet » publié sur BOD