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La liberté guidant le peuple

 

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Eugène Delacroix - La liberté guidant le peuple, 1831, musée du Louvre

Crédit: Photo (C) RMN Grand Palais (musée du Louvre/ Michel Urtado

 

 

« — Trinquons au romantisme, Eugène

Il avala son verre d’un trait. Un éclair sombre passa sans ses yeux.

— Pauvres gens ! dit-il d’un coup. Comme en 89, savent-ils qu’ils se battent et souffrent pour rien ? Ils ont renversé Charles X pour le remplacer par son cousin Louis-Philippe. La belle affaire… Que vont devenir leurs rêves de réformes, de progrès, d’égalité. L’autorité et l’ordre revenus, ils récolteront quelques médailles et leur vie misérable reprendra.

Louis-Auguste regarda le gamin aux pistolets.

— Tu vois, ce jeune garçon à côté de la femme au drapeau, pistolets de cavalerie dans les mains… Enfant de Paris, il symbolise la jeunesse de tout temps révoltée par l’injustice. Tu as mis de la fougue, du plaisir, dans son œil. Son père, qui s’est battu dans la Grande Armée, lui a conté ses exploits. À son tour, il s’enivre de l’odeur de la poudre et exhorte les insurgés. Il n’a pas peur. Peut-il se douter qu’il va mourir dans peu de temps ?

 

Eugène se taisait, attristé par la mélancolie que son tableau inspirait à Louis-Auguste. Celui-ci finit par dire fataliste :

— Eugène, comme souvent dans notre histoire, c’est le petit peuple qui se bat, mais ce sont toujours les puissants qui gagnent !

Delacroix vint vers son ami et le prit tendrement par les épaules.

— Tu as raison Louis-Auguste. Mais, à chaque nouveau combat, ils continuent d’espérer... »

 

Extrait du recueil "Deux petits tableaux"  publié chez BOD

AUJOURD'HUI, LE PEUPLE DOIT TOUJOURS SE BATTRE POUR CONSERVER SA LIBERTÉ.

 

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