LES MOTS PARLENT …
Vincent Van Gogh – Autoportrait au chapeau de paille, 1887, Van Gogh Museum, Amsterdam
J’en arrive aujourd’hui à la quatrième et dernière partie de mon enquête consacrée au décès du peintre Vincent Van Gogh le 27 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise.
En décembre 2016, lorsque j'ai publié mon roman "QUE LES BLES SONT BEAUX" (en lecture libre comme je l'ai indiqué dans mon blog) qui contait les deux derniers mois de Vincent Van Gogh à Auvers-sur-Oise, je ne connaissais pas de livres d'auteurs américains sur le peintre et de thèse nouvelle sur son assassinat. Pas un seul instant, je ne pensais me lancer dans ce long dossier-enquête qui m’a passionné et m'a permis de conforter ma conviction personnelle, que je vais exposer, qui est celle du suicide.
Auparavant, je voudrais revenir un instant sur cette troisième partie, publiée le 28 janvier dernier, qui présentait la thèse de l’assassinat de Van Gogh proposée dans un livre publié en 2011 « VAN GOGH : The Life » par deux journalistes américains Steven Naifeh et Gregory White Smith. Dans mon article, j’avais bien spécifié que j’avais repris les différents points se rapportant à cette thèse publiés dans le magazine Vanity Fair de mars 2015 que les auteurs du livre avaient signés en fin d’article.
Depuis, j’ai reçu leur livre que j'avais commandé qui a été traduit en 2013 sous le titre « VAN GOGH ». Il s’agit d’une volumineuse biographie de 1230 pages de belle qualité. Une très courte annexe, d’une quinzaine de pages seulement à la fin du livre, s’intitule : « Note sur la blessure mortelle de Vincent ». Cette note a pour but, selon les auteurs, de « proposer un récit des événements du 27 juillet 1890 qui cadre mieux avec ce que nous savons de cet incident et de l’homme, d’examiner les origines de la version communément admise, et d’expliquer pourquoi, à notre sens, cette version ne tient pas ».
Dans cette biographie, l’explication du décès est présentée différemment dans la forme par rapport à celle du magazine, mais les points argumentés sont, évidemment, exactement les mêmes : ils se sont constitués au cours d’une période qui s’étire sur plus de 70 ans… Je rappelle brièvement, ci-dessous, les points essentiels de cette argumentation que j’avais déjà largement commentée dans la troisième partie de l’enquête :
- Vincent n’a pas laissé de mot d’adieu : Voir mon article du 28 janvier dernier à ce sujet.
- Assassinat par deux jeunes garçons : Cette histoire rocambolesque est le principal argument des auteurs : deux adolescents en vacances, les frères Secrétan, dont le plus jeune René avait 16 ans, étaient attifés en cow-boy et se moquaient de Vincent, lui faisaient des blagues, le faisaient enrager, buvaient avec lui (alors que Vincent, malade, dit dans ses courriers qu’il ne buvait plus depuis son année récente passée à l’hospice de Saint-Rémy-de-Provence), lui faisaient connaître des femmes qui s’amusaient à l’émoustiller. René possédait un vrai revolver, qu’il tenait paraît-il de l’aubergiste Ravoux. Il s’en servait pour tirer les oiseaux et… les poissons. En taquinant Vincent, sous l’influence de l’alcool, un coup de feu aurait pu partir, ou Vincent aurait pu lui-même voler l’arme. L’argumentation repose essentiellement sur le témoignage de René Secrétan (le tireur de poissons…) fait à l’écrivain et médecin Victor Doiteau en 1956, soit 66 ans plus tard alors qu’il avait 82 ans. Vincent aurait également, selon René, donné aux enfants 6 croquis ou pochades qui ont totalement disparus…: A mes yeux ce récit est peu crédible pour les raisons que j’ai déjà expliquées le 28 janvier.
- Les circonstances de la mort : Selon les médecins, la balle n’a pas suivi une trajectoire rectiligne et le coup aurait pu avoir été tiré de « trop en dehors » pour que ce fût Vincent qui eût appuyé sur la détente…: Voir mon article du 28 janvier à ce sujet.
- Le peintre Emile Bernard (grand ami de Vincent) aurait rapporté la thèse du suicide dans une lettre au critique Albert Aurier deux jours après l’enterrement : Emile Bernard est un mystificateur prolifique et inventif qui donne à sa version de l’incident des accents de martyr chrétien comme il le fit déjà lors de l’automutilation de Vincent à Arles : Voir mon article du 28 janvier dernier à ce sujet.
- Les interviews données par Adeline Ravoux : celle-ci, donne plusieurs interviews entre 1950 et 1960, soit plus de 60 ans après les fait. Elles rapportent le suicide du peintre qu’elle a vécu et dont son père l’aubergiste Ravoux lui parla toute sa vie. L’opinion des auteurs : « la personne qui contribua le plus à transformer la légende diffamatoire avancée par Bernard en récit définitif et incohérents des derniers jours de Vincent fut Adeline Ravoux : Voir mon article du 28 janvier à ce sujet.
Mon ressenti personnel au sujet de l’argumentation des auteurs du livre rajoutée en toute fin de celui-ci dans une courte annexe, et cela n’engage que moi, n’a pas changé. Le point essentiel de l’argumentation : l’assassinat par des adolescents, est uniquement fondé sur des rumeurs, on-dit, et témoignages décousus de René Secrétan 66 ans après le drame. Cette thèse d’un assassinat présumé reste d’ailleurs largement contestée par de nombreux spécialistes dont le Van Gogh Museum à Amsterdam.
J’en viens enfin à ma conviction personnelle sur la mort de Vincent Van Gogh qui clôturera définitivement cette enquête. Cela va encore être long. Désolé…
Quatrième partie
MA CONVICTION PERSONNELLE
Ma conviction personnelle est fondée essentiellement sur les sources qui ne prêtent guère à contestation : lettres authentifiées, qui ne sont pas des rumeurs ou approximations de témoins âgés, ainsi que les faits survenus dans les dernières semaines du mois de juillet à Auvers.
Ces 3 semaines situées entre le 1er juillet et le 27 juillet, perturbèrent énormément Vincent, et sont donc primordiales pour comprendre ce qui a pu se passer.
Je reprends donc, ci-dessous, des extraits de courriers, écrits avant et après le décès : lettres de Vincent, son frère Théo, sa belle-sœur Johanna et du peintre Emile Bernard. Ces écrits éclairent les évènements de ce mois de juillet et, à mes yeux, suffisent largement à comprendre l’état d’esprit de Vincent au moment du drame le 27 juillet 1890.
Depuis son retour de Provence, Vincent est heureux dans ce village d’Auvers-sur-Oise où il est arrivé le 20 mai 1890. Il avait été adressé au docteur Gachet par son frère Théo. Durant le mois de juin, tout se passe parfaitement : le docteur Gachet est un brave homme, l’auberge Ravoux est accueillante, la nature est belle, il peint les maisons à toits de chaume, les grandes étendues cultivées, puis il trouve des modèles : le docteur Gachet, Marguerite, sa fille, Adeline Ravoux, elle a 13 ans : « Je voudrais faire des portraits qui un siècle plus tard aux gens d’alors apparussent comme des apparitions ». Le 8 juin, un dimanche, Théo vient déjeuner avec toute sa famille chez Gachet, Vincent leur montre ses toiles et leur demande de venir tous en juillet pour des vacances à l’auberge où une chambre leur est réservée. Quelle joie pour Vincent ! Il s’est fait des amis peintres à l’auberge, Martinez et Tom Hirshig un jeune garçon que Théo lui a adressé.
La vie sourit enfin à l’artiste. Il est bien, les gens l’aiment, les crises cycliques qui le terrassaient dans le Midi ont disparu. Sa dernière crise à Saint-Rémy avait été très dure alors qu’il adressait à Théo des toiles superbes, dont cette Nuit étoilée aux astres incandescents. Théo était enthousiaste : « Il y a une puissance de couleurs que tu n’avais pas encore atteinte » ; il lui demandait de « ne pas se risquer dans ces régions mystérieuses qu’il paraît qu’on peut effleurer mais non pénétrer impunément ».
L’ORAGE GRONDE
Le bien-être du peintre commence à se dégrader au début du mois de juillet.
Une lettre de Théo datée du 30 juin 1890, est alarmante : le bébé de Théo et Johanna, âgé de 4 mois, Vincent Willem, son petit homonyme, est très malade. La seule pensée que son filleul soit en danger épouvante Vincent. Un souvenir lointain hantait encore ses nuits parfois. Vincent Willem, l’aîné de sa famille, était mort-né tragiquement un 30 mars. Vincent naissait un an jour pour jour après la mort de ce frère inconnu et ses parents l’avaient automatiquement appelé « Vincent Willem, comme son frère ! ». Il devait remplacer l’enfant mort-né enterré dans le petit cimetière voisin avec « Vincent Van Gogh » écrit sur la pierre tombale. Chaque année, pour son anniversaire, il accompagnait ses parents devant la tombe et sa mère pleurait un autre Vincent Van Gogh. Cet évènement avait marqué son enfance.
Dans la lettre, Théo lui aussi est malade au point de s’interroger sur le sens même de sa vie, de son métier. Il tente d’être rassurant : « Ne te casse pas la tête pour moi et pour nous mon vieux, sache-le bien ce qui me fait le plus grand plaisir c’est quand tu te portes bien et quand tu es à ton travail qui est admirable. Toi tu as trouvé ton chemin, vieux frère, ta voiture est déjà calée et solide et moi j’entrevois mon chemin grâce à ma femme chérie ». Il fait part à Vincent de ses problèmes avec la société Boussod et Valadon qui l’emploie et parle de s’installer à son compte comme marchand d’art car sa paye ne suffit plus à entretenir sa famille.
Vincent est bouleversé devant la détresse de son frère. Son inquiétude, car il dépend entièrement de son frère sur le plan financier, est grande. Alors qu’il se sentait si bien dans ce village, la souffrance qui le terrassait dans le Midi recommence lentement à s’insinuer en lui. A nouveau, il se sent dans une grande solitude artistique, sentimentale, et morale, d’autant plus que sa peinture n’intéresse personne et ne se vend pas.
Dimanche 6 juillet : cette journée va s’avérer déterminante dans l’esprit de Vincent. Une belle journée en perspective… Il est invité un dimanche à Paris par Théo. Il doit revoir ses amis les peintres Toulouse-Lautrec et Guillaumin et rencontrer le critique d’art Albert Aurier qui vient d’écrire en début d’année un article élogieux dans la revue Mercure de France sur Vincent. Le bébé va beaucoup mieux, mais tout va se gâter soudainement : Théo et Jo sont très fatigués ; ils veulent déménager pour prendre un appartement plus grand permettant de stocker les toiles de Vincent qui envahissent l’appartement ; Vincent se dispute bêtement avec Jo pour une histoire d’accrochage d’une toile d’un autre peintre : Prévost. Le pire arrive… Une discussion orageuse intervient entre Théo et sa femme sur l’avenir de Théo chez ses employeurs : Jo ne veut pas qu’il se mette à son compte. Pour finir, Théo et Jo apprennent à Vincent que, contrairement à ce que lui espérait fortement et pensait acquis, ils ne passeront pas leurs vacances prochaines en juillet à Auvers : c’est décidé, ils partiront montrer le bébé à leur famille en Hollande.
Cela fait trop d’un coup pour Vincent. Il perçoit que les relations entre son frère et sa récente petite belle-sœur, qu’il adore depuis qu’il la connait, sont très tendues. Surtout, il a le sentiment qu’il est devenu un boulet sur le plan financier pour le couple qui vient d’avoir un bébé. La vente de ses toiles ne pourra les rembourser : il n’en a vendu qu’une. Très nerveux, lui qui se faisait une si grande joie de revoir sa famille et ses amis parisiens venus exprès pour le rencontrer, n’attend pas la visite de son ami Guillaumin qui doit arriver, et repart précipitamment vers Auvers le soir même alors qu’il devait rester au moins quelques jours. Il ne sait pas si son frère pourra continuer à lui verser sa pension.
En arrivant à Auvers, il écrit à Théo et Jo : il se sent très abattu après ce qui s’est passé, s’inquiète sur sa situation financière et tente de persuader à nouveau Théo et Jo de venir en juillet pour se reposer.
- Auvers vers le 9 juillet : lettre de Vincent à Théo et Jo
Des ces premiers jours-ci, certes j’aurais dans des conditions ordinaires espéré un petit mot de vous déjà.
Mais considérant les choses comme des faits accomplis – ma foi – je trouve que Théo, Jo et le petit sont un peu sur les dents et éreintés – d’ailleurs moi aussi suis loin d’être arrivé à quelque tranquillité.
[…]
C’est pourquoi je vous donnerais à penser de ne pas aller en Hollande cette année-ci, c’est très coûteux toujours le voyage, et jamais cela a fait du bien. Si, cela fait du bien si vous voulez à la mère, qui aimera à voir le petit – mais elle comprendra et préfèrera le bien-être du petit au plaisir de le voir. D’ailleurs elle n’y perdra rien, elle le verra plus tard. Mais - sans oser dire que ce soit assez – quoi qu’il en soit, il est certes préférable que père, mère et enfant prennent un repos absolu d’un mois à la campagne. (Ce qu’il souhaite à tout prix)
D’un autre côté, moi aussi, je crains beaucoup d’être ahuri et trouve étrange que je ne sache aucunement sous quelles conditions je suis parti – si c’est comme dans le temps à 150 par mois en trois fois. Théo n’a rien fixé et je suis parti dans l’ahurissement.
[…]
Et je dis ce que je pense, parce que vous comprenez bien que je prends de l’intérêt à mon petit neveu et tiens à son bien-être ; puisque vous avez bien voulu le nommer après moi, je désirerais qu’il eût l’âme moins inquiète que la mienne qui sombre.
[…]
Il est certain, je crois que nous songeons tous au petit, et que Jo dise ce qu’elle veut. Théo comme moi j’ose croire se rangeront à son avis. Moi je ne peux dans ce moment que dire que je pense qu’il nous faut du repos à tous. Je me sens – raté. Voilà pour mon compte – je sens que c’est là le sort que j’accepte et qui ne changera plus. […] Et la perspective s’assombrit, je ne vois pas l’avenir heureux du tout.
Jo, regrette ses paroles vives du dimanche envers Vincent et lui répond elle-même. Par la suite, elle écrira à Théo : « Oh, comme j’aurais aimé le revoir et lui dire à quel point j’ai été désolée de m’être montrée impatiente envers lui la dernière fois ». A réception de cette lettre, Vincent écrit de suite, rassuré, malgré le fait que le voyage en Hollande soit confirmé. Vincent se résigne, mais les mots de sa lettre du 10 juillet, ci-dessous, le montre abattu :
- Auvers vers le 10 juillet : lettre de Vincent à Théo et Jo
La lettre de Jo a été pour moi réellement comme un évangile, une délivrance d’angoisse que m’avaient causée les heures un peu difficiles et laborieuses pour nous tous que j’ai partagées avec vous. Ce n’est pas peu de chose lorsque tous ensemble nous sentons le pain quotidien en danger, pas peu de chose lorsque pour d’autres causes que celle là aussi nous sentons notre existence fragile.
Revenu ici, je me suis senti moi aussi encore bien attristé et avais continué à sentir peser sur moi aussi l’orage qui vous menace. Qu’y faire – voyez vous je cherche d’habitude à être de bonne humeur assez, mais ma vie à moi aussi est attaquée à la racine même, mon pas aussi est chancelant.
J’ai craint – pas tout à fait, mais un peu pourtant – que je vous étais redoutable étant à votre charge – mais la lettre de Jo me prouve clairement que vous sentez bien, que pour ma part je suis en travail et peine comme vous.
Là – revenu ici je me suis remis au travail – le pinceau pourtant me tombant presque des mains et – sachant bien ce que je voulais, j’ai encore depuis peint trois grandes toiles. Ce sont d’immenses étendues de blés sous des ciels troublés et je ne me suis pas gêné pour chercher à exprimer de la tristesse, de la solitude extrême.
Souvent je pense au petit, je crois que certes c’est mieux d’élever des enfants que de donner toute sa force nerveuse à faire des tableaux, mais que voulez vous, je suis moi maintenant - au moins me sens - trop vieux pour revenir sur des pas ou pour avoir envie d’autre chose. Cette envie m’a passée, quoique la douleur morale m’en reste.
Le lundi 14 juillet, Théo annonce à Vincent qu’il part avec sa femme et son fils le lendemain pour Leyde en Hollande. Il sera de retour à Paris dans une semaine : « Nous sommes très contents que tu n’es plus autant sous l’impression des affaires en suspens que quand tu étais ici. Vraiment le danger n’est pas aussi grave que tu le croyais. Si nous pouvons tous avoir une bonne santé, qui nous permette d’entreprendre ce qui dans notre tête petit à petit devient une nécessité, tout ira bien. »
LE DRAME SE NOUE
Pendant les vacances de son frère, Vincent est seul, désespérément seul. Il ne voit plus le docteur Gachet avec lequel il ne s’entend plus.
Théo rentre à Paris dans la soirée du 18 juillet (d’après sa lettre à Jo le lendemain). Peu après, dans une lettre écrite à sa mère et sa sœur, il leur annonce qu’il a pris la décision de ne pas quitter ses employeurs Boussod et Valadon et devrait s’entendre avec eux pour d’éventuelles ressources financières supplémentaires. Curieusement, il omet d’en informer Vincent qui se morfond à Auvers et reste très inquiet au sujet de l’avenir professionnel de son frère. Sa vie à lui dépend entièrement des ressources financières que Théo lui fait parvenir régulièrement.
Jo est restée en Hollande chez ses parents. Elle écrit à Théo : « Si seulement il ne devenait pas mélancolique, si seulement une nouvelle crise ne menaçait pas, tout semblait aller si bien ». Seul également à Paris, Théo écrit une lettre à Vincent le 22 juillet (nous sommes à 5 jours du drame) : « Je serai très content quand elle sera de retour car la maison est si déserte ! et le petit me manque aussi. Crois moi ton frère qui t’aime. » Il s’inquiète de la santé de Vincent et lui conseille d’aller voir le docteur Gachet.
Pourquoi Théo n’a-t-il pas invité Vincent à venir le voir à Paris, ce qui aurait pu changer le cours des choses ?
DERNIÈRE LETTRE DE VINCENT À THEO, LE 23 JUILLET
Je reproduis le début de cette lettre car Vincent en fera, auparavant, un brouillon dont le début commence de la même façon. Ce début de lettre semblable démontre que le brouillon a bien été écrit ce même jour 23 juillet. Ce brouillon sera retrouvé, ensanglanté, sur lui après son décès. Théo l’annotera : « La lettre qu'il portait sur lui le 29 juillet, jour du (mot illisible) »
Dans cette lettre du 23 juillet envoyée à Théo, Vincent ne semble pas songer au suicide. Certains témoins rapportent qu’il a acheté une arme. Rien n’est vraiment prouvé à ce sujet car il aurait pu prendre l’arme chez l’aubergiste Ravoux. (Voir l’exposition de l’été 2016 au Van Gogh Museum montrant le revolver retrouvé en 1960 par un agriculteur dans un champ derrière le château d’Auvers).
- Auvers vers le mercredi 23 juillet : dernière lettre de Vincent à Théo et Jo
Je ne transcris que les premières phrases :
Mon cher frère,
Merci de ta lettre d’aujourd’hui et du billet de 50 fr. qu’elle contenait.
Je voudrais peut-être t’écrire sur bien des choses mais d’abord l’envie m’en a tellement passée, puis j’en sens l’inutilité.
J’espère que tu auras retrouvé ces messieurs (Boussod et Valadon, les employeurs de Théo) dans de bonnes dispositions à ton égard.
[…]
En ce qui me regarde je m’applique sur mes toiles avec toute mon attention, je cherche à faire aussi bien que de certains peintres que j’ai beaucoup aimés et admirés. (Vincent parle déjà au passé…)
- Auvers vers le mercredi 23 juillet : brouillon de lettre inachevée de Vincent à Théo (retrouvé sur lui après sa mort le 29 juillet)
Les premiers mots sont bien semblables à la lettre précédente envoyée à Théo le 23 juillet, avec de très légères différences. Je reproduis l’intégralité de ce brouillon. Il est d’une extrême importance :
Mon cher frère,
Merci de ta bonne lettre et du billet de 50 fr. qu’elle contenait.
Je voudrais bien écrire sur bien des choses mais j’en sens l’inutilité.
J’espère que tu auras retrouvé ces messieurs (Boussod et Valadon, les employeurs de Théo) en de bonnes dispositions à ton égard.
Que tu me rassures sur l’état de paix de ton ménage, c’était pas la peine, je crois avoir vu le bien autant que l’autre côté. – Et suis tellement d’ailleurs d’accord que d’élever un gosse dans un quatrième étage est une lourde corvée tant pour toi que pour Jo.
Puisque cela va bien, ce qui est le principal, pourquoi insisterais-je sur des choses de moindre importance, ma foi, avant qu’il y ait chance de causer affaires à tête plus reposée, il y a probablement loin.
Voilà la seule chose qu’à présent je puisse dire et que cela pour ma part je l’ai constaté avec un certain effroi, je ne l’ai pas caché déjà. Mais c’est bien là tout. Les autres peintres, quoiqu’ils en pensent, instinctivement se tiennent à distance des discussions sur le commerce actuel.
Eh bien vraiment, nous ne pouvons faire parler que nos tableaux.
Mais pourtant mon cher frère, il y a ceci que toujours je t’ai dit et je le redis encore une fois avec toute la gravité que puissent donner les efforts de pensée assidûment fixée pour chercher à faire aussi bien qu’on peut – je te le redis encore que je considérerai toujours que tu es autre chose qu’un simple marchand de Corot, que par mon intermédiaire tu as ta part à la production même de certaines toiles, qui même dans la débâcle gardent leur calme (gardent leur valeur).
Car là nous en sommes et c’est là tout ou au moins le principal que je puisse avoir à te dire dans un moment de crise relative. Dans un moment où les choses sont fort tendues entre marchands de tableaux d’artistes morts et d’artistes vivants.
Eh bien, mon travail à moi, j’y risque ma vie et ma raison y a sombré à moitié – bon – mais tu n’es pas dans les marchands d’hommes pour autant que je sache, et tu peux prendre parti, je le trouve, agissant réellement avec humanité, mais que veux-tu ?
Un cri de désespoir… Dans ce brouillon Vincent sent la difficulté des peintres à commercer avec leurs marchands. Il a perdu tout espoir, la vie lui pèse.
Par ailleurs, il n’a plus de couleurs et sa dernière commande n’est pas arrivée.
Il paraît évident, que ce brouillon inachevé, que Vincent gardera sur lui le jugeant trop désespéré, peut être considéré comme la préparation d’une lettre d’adieu à son frère : nous ne nous reverrons pas avant loin… ; hommage à Théo ; sa vie et sa raison sombrent à moitié.
Vincent savait que ses crises revenaient périodiquement et le craignait constamment. Beaucoup de médecins se sont perdus en hypothèses sur sa maladie : épilepsie, hallucinations, délires… Depuis son départ dans le midi et sa première crise de Noël 1888 avec Gauguin à Arles, suivie par d’autres crises dures à Arles et Saint-Rémy, il évoque constamment sa santé fragile dans ses courriers.
Il redoutait un retour en Hospice. Préféra-t-il en terminer avec cette vie difficile qui l’agressait sans cesse ?
Trois longues journées vont passer après cette dernière lettre à Théo : jeudi, vendredi, samedi. S’il pouvait recevoir un mot de Théo…
Le 27 juillet 1890, Vincent se tirera une balle de revolver dans les champs près du château d’Auvers.
QUELQUES COURRIERS COMPLEMENTAIRES
Le 28 juillet 1890, prévenu par le docteur Gachet et par le peintre hollandais Hirschig qui habitait à l’auberge, Théo se précipite à Auvers par le premier train. Il tente de rassurer Jo sur l’état de santé de Vincent.
- Auvers, le 28 juillet, lettre de Théo à sa femme Jo en Hollande
[…] J’ai trouvé Vincent en meilleur état que je ne craignais (même s’il est effectivement très malade). Je n’entrerai pas dans les détails, ils sont trop tristes, mais, chérie, tu dois savoir que sa vie est peut-être en danger.
(Que pouvons-nous penser et que pouvons-nous espérer pour lui.) Il était content que je sois venu et sommes restés ensemble presque tout le temps… (S’il va mieux cette nuit, je retournerai à Paris tôt demain matin, mais sinon je resterai ici ?) Pauvre garçon, il n’a pas eu une grande part de bonheur et il ne lui reste plus d’illusions. Tout lui devient parfois trop pesant. Il se sent tellement seul… (Ne sois pas trop triste, mon amour, tu sais que j’ai tendance à noircir les choses. Peut-être se remettra-t-il encore et connaîtra-t-il des temps meilleurs.)
Il m’a parlé très aimablement et m’a posé beaucoup de questions sur toi et sur le petit, et m’a dit que tu n’avais pas soupçonné toute la tristesse de sa vie. Ah ! si seulement on pouvait lui donner un peu de courage pour vivre. Ne t’inquiète pas trop (car ce ne serait pas bon pour toi…) cela a déjà été aussi désespéré autrefois, mais sa forte constitution a surpris les médecins… (Théo fait allusion à des actes suicidaires de Vincent à l’Hospice de Saint-Rémy-de-Provence)
Le lendemain matin 29 juillet, à 1 heures du matin, Vincent ne se réveillera pas.
- Paris, le 1er août 1890, lettre de Théo à Jo
Jo est toujours en Hollande.
Une de ses dernières paroles a été : « Je voudrais pouvoir mourir ainsi », et c’est ce qui s’est produit. Quelques instants après, c’était fini, il avait trouvé cette paix qu’il ne pouvait trouver sur terre…
[…] Il repose dans un coin de terre ensoleillé au milieu de champs de blé.
- Paris, le 1er août 1890, lettre de Théo à sa mère en Hollande
On ne saurait dire combien on est attristé ni trouver de soulagement en épanchant son cœur sur le papier. […]
C’est une tristesse qui pèsera sur moi pendant longtemps et ne quittera certainement pas mon esprit aussi longtemps que je vivrai, mais si l’on désirait quelques chose, c’est que lui-même a trouvé le repos qu’il espérait depuis longtemps. S’il avait pu voir comment les gens se conduisirent envers moi quand il nous a quittés, et s’il avait pu voir la gentillesse que beaucoup ont manifestée à son égard, il n’aurait pas pris la décision de vouloir mourir. […]
Le docteur Gachet et l’autre docteur furent excellents, ils l’ont bien soigné, mais ont réalisé dès le premier instant qu’on ne pouvait rien faire. Vincent a dit : « J’aimerai partir ainsi », et une demi-heure plus tard son souhait était exaucé. La vie lui pesait si lourdement, mais, comme cela se produit le plus souvent, chacun est maintenant plein de louanges également pour son talent. […]
Oh mère, je languis tellement d’être sans vous ! […]
Oh mère, il était tellement mon propre frère !
Théo, le frère aimé de Vincent, très malade lui-même, accablé de chagrin, mourra 6 mois plus tard, le 21 janvier 1891. Le 14 avril 1914, Johanna réunira les deux frères côte à côte dans le petit cimetière d’Auvers-sur-Oise où un même lierre recouvre leurs deux tombes.
- Lettre du 2 août 1890, d’Emile Bernard au critique Albert Aurier (n’ayant pas assisté au décès, Théo et l’aubergiste Ravoux ne pouvaient que lui avoir rapporté les paroles du mourant)
Mon cher Aurier
Votre absence de Paris a dû vous priver d'une affreuse nouvelle que je ne puis différer pourtant de vous apprendre.
Notre cher ami Vincent est mort depuis quatre jours.
Je pense que vous avez deviné déjà qu'il s'est tué lui-même. […]
Mais en voilà bien assez mon cher Aurier, bien assez n'est ce pas de cette triste journée. Vous savez combien je l'aimais et vous vous doutez de ce que j'ai pu pleurer. Ne l'oubliez donc pas et tachez, vous son critique, d'en dire encore quelques mots pour que tous sachent que son enterrement fut une apothéose vraiment digne de son grand cœur et de son grand talent.
Les auteurs de la biographie parlent d’Emile Bernard comme un mystificateur prolifique cherchant à profiter de la situation à son avantage…
En décembre 1913, Johanna Van Gogh-Bonger dans sa « Correspondance complète » écrivit :
« Vincent ne connut jamais de moment de bonheur – la peur devant la maladie toute proche ou la crise elle-même le mena jusqu’à la mort. Dans la soirée du 27 juillet, il essaya de se supprimer d’un coup de revolver. »
Je récapitule, ci-dessous les arguments qui étayent ma conviction personnelle et ne laisse, à mes yeux, planer aucun doute sur le suicide de Vincent Van Gogh le 27 juillet 1890 :
- Faits nombreux montrant l’état d’esprit du peintre à la suite des incidents survenus au cours de ce mois de juillet.
- Phrases de Vincent dans ses différents courriers exprimant son état dépressif. Par le passé, la notion de suicide revenait souvent dans ses lettres (voir la version officielle du Van Gogh Museum sur le décès)
- Témoignages des personnes qui assistèrent au décès de l’artiste et entendirent ses derniers mots : Théo, le frère dont je montre les courriers, l’aubergiste Ravoux dont Adeline Ravoux rapporta les paroles.
- Lettre du 2 août d’Emile Bernard, ci-dessus, commentant l’enterrement au critique Albert Aurier et le suicide du peintre.
J’aimerais terminer définitivement cette sombre histoire par le tableau, peint peu de temps avant le drame, qui me paraît le plus significatif du désarroi de l’artiste dans ses derniers moments à Auvers-sur-Oise.
Vincent Van Gogh – Champ de blé aux corbeaux, juillet1890, Van Gogh Museum, Amsterdam
« Le peintre du futur est un coloriste comme il n’y en pas eu avant » - Vincent Van Gogh
Commentaires
Mais cesse donc d'écrire que c'est long ! C'est passionnant. Point !
Quand on aime, on ne compte pas ... le nombre de lignes ou de pages : je ne suis pas statisticien, A1ain, je suis, probablement comme tous tes lecteurs, en attente de la vérité.
Et pour nous la donner, tu as puisé à la meilleure source qui soit: les lettres de Van Gogh.
Cet ultime article qui clôt ton enquête, mais aussi le roman que tu as consacré aux derniers instants de la courte vie de l'artiste, au dernier endroit où il aura posé ses valises, - ou, plutôt, ses toiles -, Auvers-sur-Oise, je soutiendrais, sans risquer de te faire offense, et parce que c'est ainsi que je le ressens, que c'est Vincent qui, par sa correspondance, par les révélations qu'il y consigne pour évoquer son mal-être, te les a dictés.
Et cela clôt définitivement le bec à ceux qui, remettant tout en cause pour tutoyer le sensationnel, n'ont pas compris ce qu'était le b.a.-ba du travail d'historien : ne rien avancer qui ne soit étayé par une documentation imparable, écrite ou picturale, chez Vincent, car ses toiles parlent aussi beaucoup de lui !
Bravo Alain : c'est un véritable et scrupuleux parcours d'historien que tu as mené à bien avec ton roman et la présente enquête.
Il s’agit bien d’un travail d’historien. J’ai toujours aimé faire des recherches, et Van Gogh, ce singulier personnage, m’y a poussé. Par ailleurs, cette enquête sur sa mort, non prévue, m’a incité à aller encore plus loin. La vérité, tu le sais mieux que moi, Richard, se cache souvent dans les écrits si l’on prend le temps de les lire minutieusement.
Compte tenu de ma fréquentation intime de Van Gogh, les arguments sur la mort du peintre avancés par les auteurs américains m'apparaissaient un peu léger. Le scoop était facile en fin de biographie. Ce travail a été passionnant.
Maintenant, je vais laisser Vincent se reposer tranquillement à Auvers au côté de son frère qui lui a permis par son aide de devenir un immense peintre. Moi aussi, j’ai besoin de repos.
A bientôt Richard et bon dimanche.
Merci Alain, j'ai suivi avec un immense intérêt cette enquête passionnante.
Rien n'est long, je viens de lire les quatre articles d'affilée et je ne me suis pas ennuyée un seul moment.
Avant, j'étais déjà convaincue du suicide, non parce que c'est la thèse la plus officielle, mais parce que les toiles de Vincent sont si imprégnées de sa détresse, qu'elle me semblait la plus naturelle.
Maintenant, il y aura toujours du doute d'une part parce que les gens aiment remuer les rumeurs, ne serait-ce que pour se faire une petite notoriété, et d'autre part parce que sa peinture est si pleine de mystère, si inégalée qu'on peut tout imaginer d'une légende.
Encore merci pour tout le sérieux de ton enquête, pour le sérieux de tes convictions aussi, et pour ton récit "Que les blés sont beaux". J'en aime la simplicité et la juste part des choses.
Si tu as lu, Polly, les 4 articles d’affilée sans t’ennuyer cela veut dire que mon enquête était intéressante : enquête policière, à mes yeux, sans assassin. Ce désespoir, mal-être de l’artiste devait un jour finir ainsi. Il nous a laissé ses toiles, ainsi, comme tous les artistes, il vit toujours.
Quand aux personnes en recherche de notoriété sur le dos d’un homme, c’est leur problème, nous vivons dans un monde médiatique qui incite à cela. Il faut vendre aussi…
Si tu as lu et apprécié mon roman, j’en suis heureux.
Beau dimanche.
formidable travail sur Vincent ! - quelle dramaturgie que sa vie ! oui bien sur, suicide et oui bien sur pour l'oreille -
toutes les variations qui sont venues par la suite relèvent du même travers journalistique à l'affut de la révélation spectaculaire... Marylin a été tuée par la CIA, ou par Kennedy lui même, Kennedy n'a pas été tué par Oswald, ou carrément Anastasia ou Hitler ne sont pas morts là où on croit - les mystères de l'histoire...
on étudie beaucoup son humeur pour étayer telle ou telle thèse, mais il n'est pas nécessaire de faire intervenir UN événement déclenchant, ou un trop plein de dépression pour expliquer le passage à l'acte de son suicide, comme pour l'oreille,il a pu avoir une pulsion comme en ont quelquefois les bipolaires (un homme que je connaissais bien était en déplacement professionnel dans un bureau au 17e étage, et soudain, passant devant une fenêtre ouverte, il s'est jeté dans le vide, sans le moindre signe annonciateur)
sur le rôle des toxiques tu connais ce site ? https://ici.radio-canada.ca/actualite/decouverte/reportages/2002/12-2002/2002_dec15/chefdoeuvre.html
du coup je butine un peu, je tombe sur une lettre de type "professionnel" http://www.deslettres.fr/lettre-vincent-van-gogh-albert-aurier-trouve-couleur-vos-paroles/ qui me fait découvrir un aspect que je ne connaissais pas- je ne sais pas pourquoi (ses troubles sans doute occultant le reste), je l'imaginais comme un malade tourmenté, mais pas intellectuel - or cette lettre est tout le contraire : il y montre une culture, un raisonnement, une capacité d'analyse critique, un style formidablement équilibrés
et je suis allée voir Monticelli qu'il admire beaucoup, que je ne connais pas, et en effet il y a une parenté dans les touches en mosaïque, mais combien moins franc et abouti, non ? et à vue de nez je dirais qu'il parait plus perturbé que Vincent.
j'ai suivi tes riches échanges avec Richard - sur l’œuvre elle même et les incompréhensions qu'elle peut susciter, parfois le rejet, eh bien je me dis que sans doute il en est de même pour les artistes que pour n’importe quel "produit", matériel ou non, un bon marketing peut rendre célèbre ! et beaucoup d'artistes contemporains y ont recours, pour construire leur côte, aidés par internet - il y a un tel engouement pour Vincent qu' on le regarde, on l'étudie, on se familiarise, et finalement on aime
(et puis ma foi, on aime, parce qu'on a commencé - P Géraldy, toi et moi)
- c'est Onfray qui dit qu'il y a bien plus de "grands" hommes inconnus que célèbres, parce qu'on en a "choisi" certains qu'on a sans cesse cités et recités, comme les auteurs du Lagarde et Michard, laissant dans l'ombre une foultitude d'autres tout aussi talentueux. Comme ces chansons martelées à la radio qu'on finit par préférer.
bref la technique de Vincent m'intéresse à tout point de vue, l'homme plus que le pinceau, sans doute, et les analyses des savants aussi, mais je ne saurais dire ce qui est constitutif du génie , lui c'est la recherche de la couleur, Picasso des formes, avec toujours l'intellect aux commandes -
j'ai souvent été plus émue par l'art brut et surtout l'art des "fous", complètement autodidactes et sans autre influence que leur vie intérieure.
comme je l'ai dit, ma culture est fort sommaire - quand même tu connais ces performances ? https://www.youtube.com/watch?v=4dKy7HNU4vk
n'est ce pas, dans la liberté du geste et les couleurs qui s'organisent peu à peu, une belle approche de l'art de Vincent ?
bonne journée, Alain, et merci beaucoup
Emma
Merci Emma pour ce superbe commentaire, fouillé et apportant des réflexions intéressantes sur l’homme et l’artiste Van Gogh.
Ton amie Quichottine m’a offert un superbe cadeau par sa lecture attentionnée du roman. Je perçois en elle une femme de lettre qui aime les livres car elle en parle avec affection.
Les commentaires précédents, et le tien, convergent vers la thèse du suicide de Van Gogh. L’assassinat par des gamins déguisés en cow-boys ne me satisfaisait pas du tout. Les auteurs en recherche de sensationnel sont effectivement attirés par la célébrité de certains personnages et peuvent ainsi transformer leur vie, et même leur mort.
Qui dans sa vie n’a jamais songé à un acte suicidaire ? Vincent aurait pu en finir à un moment donné par simple mélancolie. Toutefois, je pense avoir démontré dans les divers courriers montrés que cet ultime mois de juillet avait été difficile et dramatique pour cet être instable et fragile. Le brouillon de lettre que Théo a retrouvé sur lui était incontestablement, pour moi, une véritable lettre d’adieu à son frère. Vincent l'avait gardée dans une poche et envoyé, à la place, une lettre plus banale.
Je ne pense pas que Vincent, du fait de l’absinthe et autres, voyait la vie en jaune comme le dit l’ophtalmologiste dans l’intéressant lien de radio canada. Il utilisait toutes les couleurs du prisme et pas seulement certains jaunes comme dans ses « Tournesols ». A cette époque, tous les peintres buvaient cette boisson.
La lettre de Vincent à Aurier est l’une des plus belle de l’artiste. Il faut dire que le critique d’art lui avait fait un si bel éloge dans le « Mercure de France » que Vincent avait pris sa plus belle plume pour le remercier. Comme je le répète souvent, Van Gogh était loin d’être un malade tourmenté. Il était intelligent, cultivé et sensible comme souvent les grands artistes. Dans cette lettre, il parle de Monticelli qui était, avec Delacroix et Millet, un de ses modèles en peinture : « Je pense moi ici énormément à Monticelli. C’était un homme fort – un peu toqué et même beaucoup – rêvant soleil et amour et gaité mais toujours embêté par la pauvreté, un goût extrêmement raffiné de coloriste, un homme de race rare continuant les meilleures traditions anciennes. Eh bien moi je suis sûr que je le continue ici comme si j’étais son fils ou son frère. »
Je pense que Vincent, parmi d’autres, était un génie dans le sens où il avait inventé, seul dans son coin, un art nouveau, le sien, unique, intuitif. Ce n’est pas par hasard, si, aujourd’hui, il est l’un des artistes les plus admirés dans le monde.
Beau dimanche.
Je pense tout pareil que mon amie Polly, oui et avec ses mots plein de justesse.
Une passion pour Van Gogh que tu sais communiquer à travers tes lignes une fois de plus.
Bonne continuation, je m'attarde un peu sur son auto-portrait, des plus expressifs...
Et pour répondre à ta dernière question , c'est une citation qui m'avait interpelé (tirée d'une nouvelle de Maupassant "Sur les Chats")
Merci, Joëlle, pour la nouvelle de Maupassant « Sur les chats », je l’enregistre pour l’écouter.
C’en est fini avec Van Gogh. J’ai passé beaucoup de temps avec lui ces temps ci. Je ne l’oublierai pas car il est devenu un ami. L’on se rencontrera de temps à autre.
Bon dimanche
Bonsoir Alain,
A mon tour de vous dire que ce n'est pas long et Richard a raison, point de statistiques en vue sur le nombre de pages ou le temps passé à lire. Lorsque c'est intéressant, on prend le temps, on se plonge dans sa lecture et point. Vous avez accompli un travail remarquable, comme je vous l'ai déjà écrit et ce travail est partagé très généreusement avec toute personne aimant les oeuvres de Vincent et s'intéressant à sa vie. Ses émotions, écorchées vives, me touchent profondément car je sais combien, lorsqu'on souffre avec intensité dans sa chair, les autres circonstances de l'existence peuvent être difficiles à affronter. Les sentiments sont à fleur de peau, les nerfs entrent trop violemment en résonance avec tout ce qui blesse... Si on rajoute à cela des difficultés financières et non des moindres et des moments de flottement avec des personnes que l'on aime profondément, oui, on peut avoir envie de se tirer une balle...
Aucune noirceur inquiétante dans mes propos, je dis juste que je comprends l'homme et l'artiste qui sont indissociables et ce chemin trop long dans la douleur et l'errance.
Bravo pour votre exposition subtile de tous ces faits qui se lisent comme une véritable enquête et merci de m'avoir envoyé votre livre. Je vous ai répondu tout à l'heure par mail.
Je vous souhaite une belle et reposante soirée, bien amicalement!
Cendrine
Je sais que ce n’est pas vous, Cendrine, qui faite régulièrement des articles longs, imagés, objets de longues recherches, qui allez vous décourager devant les nombreuses pages de mon enquête. L’essentiel n’est pas la durée mais l’intérêt et le plaisir que l’on prend à la lecture. Ce n’est pas toujours le cas dans internet où tout est rapide, éphémère, vite parcouru et oublié. C’est toujours le problème de la vision numérique qui ne laisse pas de traces.
Vous avez parfaitement compris les raisons, par votre expérience de la souffrance, qui incitèrent un homme de cet qualité, souvent rejeté, en quête d’amour, dépendant des autres pour vivre, à un jour se dire : « J’arrête, c’est trop lourd pour moi ». Cela tient à peu de choses, il se trouve qu’il commençait à être connu dans le milieu de l’art grâce à son frère et le critique Albert Aurié qui lui fit un superbe éloge. Quelques années de plus et…
Je vais essayez d’oublier un peu Vincent qui m’a beaucoup occupé. Mais cette enquête, imprévue, que j’ai rajoutée au livre, m’a paru utile. Je pense que ma conviction personnelle sur la thèse du suicide est suffisamment documentée et beaucoup moins rocambolesque que des gamins cow-boys s’amusant avec une pétoire enrayée…
Vous retrouverez dans le livre, surtout dans les derniers chapitres, les pensées perturbées de Vincent qui l’incitèrent à en finir dans ses blés qu’il peignait si souvent : que les blés sont beaux !
Je me suis demandée si j'allais m'exprimer sur ce suicide, et sans jouer au détective, il est tout de même curieux que Vincent qui ne connaissait pas grand monde et qui n'avait pas ou si peu de monnaie ait pu se procurer un revolver!!J'admire ton travail de recherches et j'ai lu toutes les lettres avec tes phrases surlignées!! je reste septique sur les intentions de Vincent pour le suicide!! les "bipolaires" sont en dents de scie et agissent souvent n'importe comment mais de là à passer à l'acte définitivement, j'ai des doutes!! ce n'est pas pour cela que je soutiens la thèse des jeunes cowboys, mais se suicider avec deux balles dans le ventre, bizarre!!!on peut dire aussi, que ces jeunes jouaient et il a servi de rôle d'indien en tendant son ventre!!!donc, suicide déguisé puisqu'il a soi-disant épargné ces jeunes gens qu'il devait connaître!! Allez, cela n'enlève rien à son génie et son mystère d'homme torturé!!!Bisous Fan
Chacun son opinion, Fan.
Je pense que la thèse de l’assassinat possible ne tient guère et je l’ai expliquée suffisamment : l’argumentation des américains repose uniquement sur les dires d’un homme âgé de 82 ans incohérents dans ses propos, et sur leur discrédit porté sur deux témoins importants : le peintre Emile Bernard et Adeline Ravoux, la fille de l’aubergiste. Je te signale qu’il n’y a jamais eu deux balles mais une seule et l’emplacement du tir n’est guère précis, les médecins ayant été largement dépassés par l’événement pour avoir laisser mourir l’artiste sans rien faire. Par ailleurs, personne, hors les auteurs sans aucune preuve, n’a rapporté des paroles de Vincent parlant des gamins en mourant. Et je ne vois guère le peintre jouer aux cow-boys avec des enfants en vacances même s’il a pu les connaître.
Je pense que mon enquête a été suffisamment documentée et ma conviction personnelle solide. J’ai montré tous les aspects possible du décès par suicide qui reposent sur des faits précis et des courriers : la version officielle du Van Gogh Museum, les courriers de ceux qui recueillirent les dernières paroles de Vincent : le frère Théo et l’aubergiste Ravoux par les paroles de sa fille Adeline. Puis les lettres de Vincent au cours de ce dramatique mois de juillet montrant clairement son état dépressif : « ma vie et ma raison y a sombré à moitié », du peintre Emile Bernard, de Johanna, la femme de Théo. Tous disent qu’il a tenté de mettre fin à ses jours car la vie était devenue trop lourde Si tu as lu toute l’enquête, tu as pu constater que Vincent parlait souvent de suicide par le passé et j’ai bien montré la montée des faits de ce mois de juillet qui déclenchèrent le drame. Pour le revolver, il est souvent rapporté que ce serait celui de l’aubergiste que Vincent aurait pris. Ce revolver a été retrouvé en 1960 dans les champs près du château et exposé l’été dernier au Van Gogh Museum.
Voilà, je pense avoir fait le tour de la question. La plupart des experts pensent comme moi.
Il nous reste l’essentiel : les superbes toiles de l’artiste.
Je ne crois pas que ce soit long.
Je sais que lorsqu'on se passionne pour quelque chose ou pour quelqu'un, ce qui est ton cas, il est important de pouvoir s'exprimer, et tu le fais avec sérieux, avec amour aussi.
Tu es allé au bout de ta recherche, même en te plongeant dans des ouvrages difficiles qui ne pouvaient que te faire bondir.
Nul ne doit se baser sur des "on dit", et même si le mystère doit perdurer le temps nécessaire, il faut continuer à chercher, à lire, jusqu'à dégager la vérité.
Je suis persuadée que tu l'as fait.
Passe une douce soirée Alain. Merci pour tout.
Oui, Quichottine, je suis allé au bout de mes recherches. Je sentais qu’il fallait le faire car je ne comprenais pas tous ces auteurs, suivant ainsi les dires de la biographie américaine, qui reprenaient à leur compte l’hypothèse de l’assassinat : « bien évidemment », « un suicide n’est pas sérieux ». Cela me dérangeait d’autant plus que mon roman, écrit bien avant cette hypothèse récente, s’opposait à la « nouvelle thèse officielle ».
Je ne sais si j’ai la vérité, qui peut le dire ?, mais, connaissant bien Vincent, je le pense intimement. Et cette enquête m’a confirmé ce dont je ne doutais guère auparavant.
Merci de ton passage. Ton avis, une nouvelle fois, me fait plaisir.
Je vais entrer, sous peu, dans l’univers de mon peintre préféré, avant même Vincent : Vermeer. Je pense que ce monde de lumière devrait t’intéresser.
Belle journée.
Merci de votre belle réponse Alain, pleine de sensibilité.
Quand on aime on ne compte pas!
Je comprends que vous ayez besoin de prendre une pause, c'est bien normal. On a besoin d'oxygéner son esprit lorsqu'on a passé beaucoup de temps en compagnie d'une passion. La passion ne s'émousse pas, elle a juste parfois besoin de se reposer.
J'espère que vous allez bien, je vous souhaite une excellente soirée, bien amicalement
Cendrine
Passion quand tu nous tiens ! Vous savez bien que, dans le milieu de l’art, les passions sont multiples.
Je vais laisser Vincent quelque temps et changer entièrement de décor, d’atmosphère, pour retrouver mystère, douceur, émotion : Vermeer, le « sphinx de Delft ».
Comme pour Quichottine précédemment, je pense que, voyant vos articles, vous ne pourrez rester indifférente.
Belle journée, Cendrine.
J'ai bien lu votre analyse passionnante, merci d'ailleurs. Mais... J’émets une autre hypothèse :
Et si Théo avait tué Vincent... Il était seul à Paris, Vincent re sombrait dans sa dépression, il demandait de plus en plus d'argent à Théo, aucune perspective d'avenir, il ne vendait rien... Théo était jeune papa, encombré chez lui de toutes ces toiles, il n'en voyait pas le bout... Il ne voulait pas l'abandonner non plus... Alors qui nous dit qu'il n'est pas allé jusque Auvers... Et aurait " soulagé " Vincent qui n'aurait pas pris la décision d'en finir lui même et seul en plus, il partageait tout avec son frère... il aurait demandé à son frère un ultime geste de soulagement de secours... Théo aurait pu en arriver là, tout était réunis pour le faire, il était seul à la maison... Je trouve cette hypothèse aussi probable que les autres évoquées. Quant au fait d'avoir appelé Théo après ce possible suicide, il aurait tout bonnement été là de fait et attendu les derniers moments... On ne sait pas nous n'étions pas là, et les preuves présentes amènent à des suppositions, comme celle-ci. Personne ne peut prétendre vraiment savoir, vraiment affirmer. l'amour d'un frère peut aller jusque-là, je le crois...
Une nouvelle hypothèse sur le décès de Vincent… Que d’écrits dans le monde Van Gogh aura suscités !
Un suicide assisté… Avec de l’imagination, cela aurait peut-être pu se réaliser de cette façon. Mais il faut beaucoup d’imagination…
Personnellement, je m’en tiens à ma version qui me paraît de loin la plus solide compte tenu des tous les faits que j’ai consciencieusement avancés. Et ils sont nombreux. Le Van Gogh Museum également. Je ne peux penser à un « soulagement » de Vincent par son frère. Très compliqué à réaliser pour de nombreuses raisons qui prendraient du temps à analyser... L’amour entre ses deux-là était fort et Théo avait trop d’estime, d’affection, et même d’admiration pour Vincent, pour en arriver à un tel acte. De par son activité de marchand d’art, Théo « sentait » ce qui se dégageait de la peinture originale de son frère trop en avance pour l’époque. Toutefois, celle-ci commençait à faire parler d’elle dans les expositions et Albert Aurier avait fait un très bel article dans Le Mercure de France. Vincent était proche de la reconnaissance.
Cet homme n’aura jamais laissé indifférent et l’on peut toujours rester dans la fiction avec lui.
Cordialement
Merci pour votre réponse, je suis d'accord avec vous sur l’hypothèse que vous avancez c'est la plus vraisemblable. Néanmoins il aura (Théo) précipité la décision de Vincent de mettre fin à ses jours avec cette dernière lettre où rien n'est rassurant, la pression est mise sur Vincent. Je voudrais aussi dire ici qu'ils s'aimaient certes, mais ce ne fut pas toujours le cas, Vincent a boudé et remis en place Théo très souvent, il suffit de lire une biographie comme je le fais pour l'instant pour s'en rendre compte. D'ailleurs l'hypothèse avancée par certains sur l'orientation sexuelle de Vincent est définitivement claire, il était hétéro. Pour tout vous dire, je suis en train de l'étudier car je me prépare à écrire un roman à son sujet et je cherche des pistes, des orientations à prendre pour ce faire. Bien à vous.
Je m’en doutais un peu.
Oui, Vincent était un caractériel et dans ses premiers courriers, après son départ de Boussod et Valadon, il lui arrivait souvent de s’opposer à son frère. Il faut dire que sa vie durant cette période était d’une grande instabilité. Néanmoins, de nombreux courriers entre eux laissent transparaître l’immense affection qui les unissait. Le mieux est de lire leur correspondance, mais cela prend du temps.
Les trois dernières semaines de juillet à Auvers auront beaucoup perturbé Vincent, alors que les débuts étaient prometteurs pour sa santé et son travail. Il nous aura laissé une œuvre unique.
Bonne journée.
Bonjour, si cela peut vous intéresser, voici l'explication selon Billy Meier :
Page 1
Billy
Then a question regarding the Dutch painter Vincent van Gogh. He was yes a delusional and plagued by depression. He is said to have killed himself reported earlier, but today it is denied by forensic scientists who say that everything is on it evidence that he had been murdered. Van Gogh dragged himself seriously injured, according to witnesses back to his quarters, where he was questioned by the police, and whether he sore himself, to what he should have replied "I think so". That speaks In my opinion, not exactly for the fact that he has done it consciously, he may follow in a way Delirium was and did not know how he came to the gunshot wound. Anyway, that sounds like "I think so already "in my ears neither after murder nor after suicide. Something can simply be the whole not true. ...
Ptaah
Everything is based on empty and wrong assumptions, which are very regrettable. The fact is, that Van Gogh did not commit suicide or that he was murdered because of what happened resulted from an unfortunate accident. My father Sfath at that time clarified the matter and found that Vincent van Gogh not only at beginning madness, but also at a strong Persecution was suffering, which was the reason he got himself a gun and always carried with him. When, on July 27, 1890, he went out into the neighborhood of the village, He moved into his easel where he made a small home-made job Filing, and put his gun on it to have it handy if needed someone should attack him. What happened then was that the gun had a misfire and that Bullet Van Gogh met, as this thoughtlessly stepped in front of the barrel of the weapon, explicitly in the moment when the misfire took place. So he did not want to kill himself, but the whole thing has changed by an unfortunate coincidence based on imprudence.
Billy
That probably explains his answer, "I think so," when he asked about the police has been. The handguns at the time were not foolproof, so you look actually well imagine that the weapon of van Gogh accidentally a misfire respectively. It had self-ignition and the shot went off, which then met him, which he then almost 30 hours
later died too.
Source :
FIGU Special Bulletin No. 88, April 2015
Internet: www.figu.org
Cordialement
Pardon, j'ai oublié de préciser que c'était une mauvais traduction anglaise de google puisque la source est en allemand :
http://www.figu.org/ch/files/downloads/bulletin/figu_sonder_bulletin_88.pdf
Je ne comprends pas grand chose à cet article.
Cette personne Billy Meier parle de son père Sfath qui aurait clarifié la situation sur la mort du peintre et parle d’un Van Gogh qui sortait tout le temps avec une arme. Il aurait eu un raté avec son pistolet et se serait tiré une balle de façon imprudente.
Cette explication me paraît totalement saugrenue, comme beaucoup d’autres affirmations sur un assassinat éventuel.
Simple passionné de Vincent Van Gogh, et connaissant bien sa correspondance, j’ai donné ma conviction personnelle. Celle-ci est fondée essentiellement sur les sources qui ne prêtent guère à contestation : lettres authentifiées, qui ne sont pas des rumeurs ou approximations de témoins âgés, ainsi que les faits survenus dans les dernières semaines du mois de juillet à Auvers.
Pour moi, sans contestation, Vincent s’est bien suicidé comme je le démontre dans l’enquête que j’ai publiée dans le blog.
Merci pour votre participation à cette enquête.
Belle fin de journée.
En fait, l'explication de Sfath est la suivante : Vincent Van Gogh était dépressif et avait des tendances à perdre le sens des réalités et aussi à souffrir d'un délire de persécution. Il se serait procuré un pistolet pour se défendre. Il a placé ce pistolet sur un compartiment de son chevalet qu'il avait fabriqué lui-même pour l'avoir à portée de maint au cas où il se ferait attaquer. Les armes de l'époque étant peu fiables, le coup serait parti tout seul ce qui explique que le coup qu'il ait reçu soit parti de travers et que cela ne corresponde pas à un coup direct comme dans les suicides.
Cela expliquerait les propos étranges prononcés par Van Gogh sur son lit de mort aux policiers qui lui demandent s'il a tenté de se suicider. «Je le crois a-t-il répondu, n'accusez personne d'autre.»
Billy Meier effectivement n'apporte pas de preuve de ses dires. (bien qu'il a montré qu'il avait raison pour d'autres choses : http://billymeiertraductionsfr.blogspot.fr/ ) et c'est donc une proposition à laquelle vous n'avez absolument pas à adhérer.
Merci pour votre réponse.
Bonjour, je suis heureux que le débat soit relancé. Vincent Van Gogh était bien dépressif, il sortait de St Remy, avait été trahi par Gauguin, il avait perdu confiance en lui et à Arles tous l'avaient chassé. Il fut l'objet de moquerie et souvent injurié. Toutes ces thèses se tiennent et personne ne peut affirmer avoir la vraie, seul Vincent pouvait le dire, il n'y avait personne avec lui ce jour là... Mais merci à tous d'alimenter mon imagination car étant à l'écriture d'un roman le concernant j'ai besoin de matière.
Effectivement, seul Vincent connaît la fin exacte de son histoire. Néanmoins, de nombreux faits démontrent le suicide. Mais chacun peut avancer des arguments différents, et des faits souvent totalement farfelues, car plus personne ne peut les contredire.
Bonne chance pour votre roman.
Je regardais le film "La Passion Van Gogh" qui laisse entendre qu'il se faisait harceler les dernières semaines, et que le médecin, pourtant "médecin militaire", n'aurait rien fait. Prise d'un doute sur les faits ou plutôt les rumeurs, j'ai voulu me renseigner... Grand bien m'en a pris de tomber sur votre blog... Rigoureux, précis, mais surtout fascinant.
Je vous remercie de tout mon coeur d'avoir partagé les fruits de votre travail acharné.
Merci Marion d’être venue sur le blog.
Vous avez pu comprendre que je n’apprécie guère ces films ou livres reprenant la parole des américains en diffusant cette histoire rocambolesque sur la fin de Van Gogh.
Je ne suis pas un scientifique de l’art mais j’ai beaucoup étudié la vie du peintre. J’ai tenté de démontrer par les faits la véritable histoire de Vincent à Auvers.
Je vais annoncer cette semaine la publication de mon roman chez Amazon « Que les blés sont beaux » contant au jour le jour le parcours de l’artiste durant ses deux derniers mois.
Encore merci.
Belle journée à vous.