CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS
Gustave Courbet – La fileuse endormie (sa sœur Zélie), 1853, Musée Fabre, Montpellier
« Assise, la fileuse au bleu de la croisée
Où le jardin mélodieux se dodeline ;
Le rouet ancien qui ronfle l’a grisée.
Lasse, ayant bu l’azur, de filer la câline
Chevelure, à ses doigts si faible évasive,
Elle songe, et sa tête petite s’incline. […]
Mais la dormeuse file une laine isolée ;
Mystérieusement, l’ombre frêle se tresse
Au fil de ses doigts longs et qui dorment, filée.
Le songe se dévide avec une paresse
Angélique, et sans cesse, au doux fuseau crédule,
La chevelure ondule au gré de la caresse... »
Paul Valéry – « La fileuse » dans "La Conque", 1891
Le tableau "La fileuse endormie" de Gustave Courbet a inspiré ce magnifique poème à Paul Valéry.