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VAN GOGH écrivain : Projet

 

 

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Vincent Van Gogh – Nature morte avec 3 livres, 1887, Van Gogh Museum, Amsterdam

 

 

 

      Vincent Van Gogh était un peintre de génie. Aujourd’hui, ses tableaux sont recherchés, admirés.

      Sait-on que Van Gogh était également un grand écrivain ?

      Georges-Louis Leclerc de Buffon disait : « Le style est l’homme lui-même ». Cette phrase pourrait parfaitement correspondre à Van Gogh dont la personnalité forte se manifestait aussi bien dans sa peinture que dans son écriture.

 

      La correspondance de l’artiste, qui durera 18 ans, comprend plus de 800 lettres. L’essentiel de celles-ci ont été échangées avec son frère Théo, mais aussi avec sa sœur Willemien, ou des peintres comme Paul Gauguin et Emile Bernard.

      La première lettre est envoyée à Théo en août 1872.Vincent a 19 ans et son frère 15 ans. Il ne cessera plus d’écrire jusqu’à son décès à 37 ans dans le petit village d’Auvers-sur-Oise, non loin de Paris.

      Vincent était doué. Il écrivait vite, bien souvent tard le soir après une dure journée de peinture en plein air. Dans ses courriers, il s’exprimait en néerlandais, très souvent en français dont il utilisait la langue avec une étonnante agilité, parfois en anglais. Quand il commença à peindre, il prit l’habitude d’illustrer fréquemment sa narration de dessins croqués spontanément.

      La plupart des lettres de Vincent renferment des pépites, des petits trésors d’écriture, au style évocateur, sur ses émotions et sa propre condition humaine. Il avait une étonnante capacité pour utiliser des mots expressifs afin d’évoquer une scène, un paysage. Ses textes sont riches d’enseignements sur lui-même, ses idées sur la peinture, les peintres qu’il aimait, son travail, ses goûts littéraires, son amour de la nature. Ses phrases étaient souvent poétiques, son humour, décapant et drôle.

 

      Les lettres de Vincent, entre autres livres et revues, m’ont servi de documentation lorsque j’ai écrit le récit romancé publié dans ce blog : « Van Gogh à Auvers ». En étudiant ces lettres, j’avais laissé de nombreuses annotations sur les pages des 3 volumes de « Van Gogh – Correspondance » parus dans la collection Biblos de Gallimard.

      Aujourd’hui, je souhaite mettre en valeur le talent littéraire de Vincent dévoilé par ses lettres qui sont un document humain sans équivalent. J’ai donc pensé utiliser ces courriers et mes propres annotations pour présenter un nouveau projet qui entrerait dans la catégorie dénommée : Van Gogh écrivain.

      De nombreuses éditions ont déjà reproduit les courriers du peintre en intégralité. C’est pourquoi, j’envisagerais de publier un choix personnel (toujours subjectif) d’extraits, piochés dans les lettres, dont le style, l’intérêt documentaire ou humoristique, m’auront séduit.

      Le problème était de faire un choix dans une production littéraire aussi importante, mais non exceptionnelle en quantité : Delacroix, Monet, Whistler, ou même Voltaire, ont largement dépassé le nombre de 800 lettres dans leur correspondance.

      Dans un premier temps, je couvrirais seulement les deux années de la dernière période du peintre (de 1888 à 1890), celles qui ont suivi son séjour à Paris chez son frère Théo où il resta de février 1886 à février 1888.

       Vincent arrive à Arles le 21 février 1888 dans un état de santé assez fâcheux auquel l’absinthe n’est pas étrangère. On suppose qu’il est parti sur les conseils de son ami Toulouse-Lautrec. Il compte sur le midi pour rétablir cette santé chancelante et y trouver la nature exaltée et colorée à laquelle il aspire.

      Ces deux années d’intense création artistique vont voir sa peinture s’épanouir pleinement, mais son parcours sera chaotique : il ne restera que 14 mois à Arles, 12 mois à Saint-Rémy-de-Provence, et 2 mois, ensuite, à Auvers-sur-Oise où son existence se terminera le 29 juillet 1890 à l’auberge Ravoux.

      La première lettre de Vincent à Arles est datée du jour de son arrivée, le 21 février 1888, et est envoyée à son frère Théo :

Durant le voyage, j’ai pour le moins autant pensé à toi, qu’au nouveau pays que je voyais. […] Il me semble presque impossible de pouvoir travailler à Paris, à moins que l’on n’ait une retraite pour se refaire, et pour reprendre son calme et son aplomb. Sans cela on serait fatalement abruti.

[...] Mais ici à Arles, le pays paraît plat. J’ai aperçu de magnifiques terrains rouges plantés de vignes, avec des fonds de montagnes du plus fin lilas. Et les paysages dans la neige avec les cimes blanches contre un ciel aussi lumineux que la neige, étaient bien comme les paysages d’hiver qu’ont fait les Japonais.

 

      Mes "extraits choisis" de la correspondance de Vincent Van Gogh seraient présentés suivant un ordre chronologique de l’envoi des lettres et s'intercaleraient, en fil rouge, entre divers autres écrits et nouvelles.

      Vos commentaires sur ce projet seraient appréciés.

      A bientôt.

 

                                                                                   Alain

 

      Je profite de cette note pour informer mes lecteurs que je possède, depuis peu, une newsletter.

 

 

Commentaires

  • Que veux-tu que je t'écrive ?
    Que voilà deux nouvelles, inégales mais au demeurant excellentes : ton retour à Van Gogh, et la newsletter ?
    Oui ? Alors, je te l'écris.

    Que je m'étais promis, quand tu avais effectivement déjà fait allusion à cette importante correspondance, d'acheter les trois volumes Gallimard et que, pour je ne sais quelle raison, imbécile que je suis, je ne l'ai point fait ?
    Oui ? Alors, je te l'écris.

    Que maintenant je regrette de ne pas les avoir lues ?
    Oui ?
    Eh bien, cela, je ne te l'écris pas !
    Parce qu'à présent, c'est toi qui vas les lire, les commenter pour nous.
    C'est à travers ta sensibilité et ton oeil de spécialiste que je vais découvrir cette part du talent de Van Gogh : et c'est parfait ainsi.

    Préparés par toi, les mets que tu vas nous proposer seront d'insoupçonnables desserts que je dégusterai avec grand appétit et grande appétence.

    A tout bientôt ...

  • Tes commentaires me font plaisir, Richard.
    Alors, je te l’écris.
    Tes phrases ont une tournure littéraire qui me plait.
    Je ne peux m’empêcher de te le dire.
    Je vais t’économiser la lecture des 3 volumes, ce qui prend du temps car Vincent écrivait souvent et longtemps, avec force descriptions et détails.
    Je ne suis pas un spécialiste de Van Gogh comme tu dis, même s’il commence, comme Vermeer, à faire partie de mes intimes maintenant.
    J’ai pensé que le travail de lecture que j’avais déjà fait, et que je vais refaire, pouvait servir à faire mieux connaître ce grand peintre qui le méritait de par la qualité de ses écrits.
    Je ne proposerai, contrairement à d’autres éditions, que des extraits de quelques-unes de ses lettres en tentant d’en faire ressortir ce qui me paraît le plus original ou séduisant, et ainsi pourrais-je te faire déguster des mets insoupçonnés qui réjouiront ton palais de connaisseur des choses de l’art.
    Je commencerai donc par la période d’Arles, Saint-Rémy, Auvers. Si cela plait, peut-être reprendrais-je l’ensemble de la correspondance. Mais je suis présomptueux. On verra…
    A bientôt.

  • Bonjour Alain !

    Je suis contente de te voir te lancer dans un nouveau projet :-)). Je ne vais pas avoir beaucoup de temps ce mois de février (juste essayer de ne pas "péter un câble"...) mais je me réjouis déjà de la nouvelle découverte que tu vas m'apporter avec ce projet.

    A bientôt.
    Amitiés

  • Je pense que la femme de lettres que tu es devrait apprécier l’écriture spontanée de Van Gogh. Cet homme avait des talents multiples qui, malheureusement, furent reconnus trop tard pour lui.
    Economise-toi ! Ce n’est pas le moment de péter un câble par ces périodes de grand froid !
    Pourtant, j’ai déjà des primevères dans le jardin…

  • Cher ami, quel bonheur de savoir que nous allons nous régaler à suivre le courrier de Vincent!! Moi, qui adore Vincent, connaissant quelque peu sa célèbre vie, je n'ai jamais pensé à acheté la "correspondance" de Vincent avec son frère Léo!! comme certains, certaines, j'ai lu quelques bribes, c'est tout!! Je sens déjà le plaisir immense que tu vas nous faire partager!! Merci et à bientôt BISOUS FAN

  • Le frère de Vincent, c’est Théo et non Léo. C’est sympa comme prénom Léo, mais cela ne fait pas très hollandais.
    J’espère te régaler avec ces extraits de lettres. Vincent avait une écriture si originale, et, surtout, vraie…
    A bientôt pour les premiers extraits, la semaine prochaine.

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