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Rechercher : un pastelliste heureux

  • Si on lisait ?

     

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    Pierre Auguste Renoir - La liseuse, 1876, musée d'Orsay, Paris

     

    Et si vous lisiez…

         Je sais ce que vous allez me dire : votre bibliothèque est pleine de livres. Vous aimez leur odeur poussiéreuse, savant cocktail de papiers défraîchis, d’imprimerie vague, de reliures jaunies par le temps. Vous défaillez de plaisir lors de vos recherches dans les rayons, une jouissance ineffable vous envahit lorsque, tournant lentement les pages, vous palpez sous vos doigts la texture de la feuille. Puis… vos livres ont une histoire : des achats coup de cœur sur les quais de la Seine, le Diderot déniché dans le grenier du grand-père, le cadeau du cousin Paul… Bref, vous ne pouvez vous passer de vos compagnons de solitude.

         Vous vous demandez alors pourquoi je vous conseille bêtement de lire ? J’y viens…

     

         Je vous propose, naïvement, en cette période de Noël, de lire autrement. Rassurez-vous, je ne reviendrais pas sur la lecture numérique devant un écran dont je vous parlais dans mon dernier article ! Mais… pourquoi ne tenteriez-vous pas la lecture audio ?

         Depuis, plusieurs années, à la suite de problèmes visuels récurrents, je me régale des livres téléchargeables gratuitement sur le site : Litteratureaudio.com. J’ai eu envie, par cet article, le dernier de l’année, de remercier l'association et vous la faire connaître.

         Le site de cette association « Des Livres à Lire et à Entendre », créée il y a une dizaine d’années, a pour objet de faciliter l’accès à la lecture de tous, et en particulier des non-voyants et des malvoyants. L’équipe de l’association est composée entièrement de bénévoles dont le but unique est de faire partager les joies de la littérature.

         Cette fois, il ne s’agit plus de nos petites bibliothèques poussiéreuses ! Celle-ci est  immense : Hugo, Flaubert, Zola, Balzac, Maupassant, Dumas, Stendhal, Tolstoï, Voltaire… Et combien d’autres… Tous les textes libres de droits sont devenus accessibles en format mp3.

         Soigneusement sélectionnés, 225 donneurs et donneuses de voix, adeptes de la lecture à voix haute, enregistrent eux-mêmes leurs textes et les soumettent à l’approbation de l’équipe, avant leur diffusion. Ainsi, vous pouvez retrouver, parmi ceux que j’apprécie le plus : René Depasse, le guide du groupe, Cocotte, Pomme (ce sont des pseudos, je ne me permettrais pas…), Esperiidae.

         Je voudrais rendre un hommage tout particulier à Victoria. J’ai gardé dans l’oreille sa voix chaude, un brin coquine, dont je me suis délecté dans plusieurs lectures : « Madame Bovary », « David Copperfield », « Pêcheur d’Islande », et, surtout, « Le journal d’une femme de chambre » d’Octave Mirbeau. Ce livre reste toujours invariablement en tête des livres audio les plus appréciés sur le site. Je n’oublierai pas cette femme de talent récemment décédée…

         Voilà… A vous de choisir votre prochaine lecture.

         Excellente fin d’année à tous, et de nombreux cadeaux dans la hotte du Père Noël.

     

                                                                                      Alain

     

  • Peintres femmes

    « Jusqu’à présent on n’attendait de leur pinceau que de l’agrément et de la propreté ; elles montrent aujourd’hui de la vigueur et de la noblesse. Elles sont enfin les dignes rivales de notre sexe, et les hommes qui s’étaient attribué sur elles toute la supériorité des talents, peuvent désormais craindre la concurrence » - Commentateur du Salon de 1783

     

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    Nisa Villers - Portrait de madame Soustras, 1802, Louvre

     

         L’exposition « Peintres femmes 1780-1830 » vient enfin d’ouvrir ses portes jusqu’au 4 juillet prochain au musée du Luxembourg à Paris.

         Le petit « carnet d’expo » aux pages cartonnées que je feuillète tient peu de place. L’air de rien, il réussit le tour de force en une soixantaine de pages de nous présenter ces peintres femmes, et non femmes peintres insiste Martine Lacas la commissaire de l’exposition. Des dépliants judicieusement insérés à l’intérieur permettent de visionner une vingtaine de tableaux en couleur et en font un magnifique petit livre pour découvrir l’exposition.

     

         Peu d’époques ont été aussi agitées dans notre histoire de France : 50 années, coincées entre l’Ancien Régime et la Restauration, en passant par la Révolution Française et l’Empire. Dans cette période, étonnement, les femmes en France vont occuper une place importante dans le monde des arts. Auparavant, celles-ci avaient accès aux professions artistiques, mais étaient vouées aux genres dits mineurs, comme les fleurs, les paysages ou des scènes de genre. Douées pour le beau, le décoratif, c’était tout ! La décence ne leur permettait pas le nu, surtout masculin, leur interdisant ainsi l’accès à la peinture d’histoire.

     

         1783 est la grande année pour deux peintres femmes exceptionnelles qui sont admises à l’Académie royale de peinture. La plus connue, la très jolie Elisabeth-Louise Vigée Le Brun, peintre officiel de la reine de France Marie-Antoinette dont elle fait de nombreux portraits, est déjà considérée à 28 ans comme une très grande portraitiste. Grâce à l’intervention de la reine, l’Académie royale de peinture la reçoit avec une peinture d’histoire, genre noble traditionnellement réservé aux hommes : une allégorie « La Paix ramenant l’Abondance », confirmant ainsi son appartenance officielle à l’élite artistique française comme peintre d’histoire. Le même jour, Adélaïde Labille-Guiard est également reçue à l’Académie.

     

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    Élisabeth-Louise Vigée Le brun - Marie Antoinette à la rose, 1783, Château de Versailles

     

         La révolution va tout chambouler. En 1793, L’Académie royale est remplacée par l’Institut. L’art n’est plus le monopole des élites fortunées. Cette démocratisation profite aux femmes qui s’engouffrent dans la brèche. Et ces dames sont nombreuses. Elles ont la possibilité d’étudier dans des ateliers d’élèves tenus non seulement par des femmes, comme celui de Labille-Guiard, mais aussi par des hommes comme Greuze ou David. Elles y étudient le dessin, copie des toiles anciennes et assistent à des séances de pose de modèles masculin et féminin. Ces lieux sont à la mode, permettant ainsi une mixité sociale entre les jeunes filles de la bonne société qui veulent apprendre la peinture. Catherine-Caroline Cogniet-Thévenin nous montre ses dames au travail :

     

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    Catherine-Caroline Cogniet-Thévenin - Atelier de jeunes filles, 1836, musée des beaux-arts Orléans

     

         On n’a jamais vu autant de femmes artistes. En ce début du 19e siècle, celles-ci sont présentes dans l’espace de création artistique. La féminisation des beaux-arts est devenu un fait. Comme les hommes, elles en font leur métier, reçoivent des prix et vendent leurs œuvres. Certaines osent même le grand genre de la peinture d’histoire mais préfèrent les portraits qui plaisent à un public plus ouvert au plaisir esthétique du « sentiment ». Non sans humour, Marie-Nicole Vestier se peint surveillant son bébé en tenant sa palette de peintre à la main :

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    Marie-Nicole Vestier - L'auteur à ses occupations,1793, musée de la Révolution française, Vizille

     

         Mais qui étaient ces femmes qui parvinrent à obtenir une reconnaissance et des succès commerciaux. Très nombreuses, je n’en citerais que quelques-unes. Elles sont toutes magnifiques :

    - Elisabeth Louise Vigée Le Brun, dont le superbe « Autoportrait de l’artiste peignant le portrait de l’impératrice Elisaveta Alexeevna » ouvre l’exposition.

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    Élisabeth-Louise Vigée Le brun - Autoportrait de l’artiste peignant le portrait de l’impératrice Elisaveta Alexeevna, 1800, musée de l’Hermitage, Saint Petersburg

     

    - Nisa Villers : « Portrait présumé de madame Soustras laçant son chausson », 1802. Ce portrait est l’affiche de l’exposition : un regard séducteur, une gorge claire mise en valeur par le noir de la robe, une cheville érotiquement découverte.

    - Adélaïde Labille-Guiard et son atelier :

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    Adelaïde Labille-Guiard - Autoportrait avec deux élèves, 1785, The Metropolitan Museum of Art

     

    - Hortense Haudebourt-Lescot fait régulièrement salon :

     

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    Hortense Haudebourt-Lescot - Portrait de l'artiste, musée du louvre, Paris

     

    - Marguerite Gérard, belle-sœur de Fragonard, peint des scènes de genre parfois voluptueuses :

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    Marguerite Gérard - L'élève intéressante, 1786, musée du Louvre, Paris

     

    - Rosalie Filleul de Besnes a 23 ans sur son « Autoportrait » peint en 1775. En 1794, elle abandonne la peinture après son mariage. Vigée Le Brun dans sa correspondance écrit : « Hélas ! je me souviens qu’au moment où j’allais quitter la France pour fuir les horreurs que je prévoyais, Madame Filleul me dit : « Vous avez tort de partir, moi je reste, car je crois au bonheur que doit nous procurer la révolution », « et cette révolution l’a conduite à l’échafaud ».

     

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    Rosalie Filleul de Besnes –Autoportrait, 1775, collection privée

     

         Personnellement, je retiendrais la belle toile de Marie-Guillemine Benoist, formée par Vigée Le Brun, connue pour son « Portrait d’une négresse » en 1800, renommé « Portrait d’une femme noire » ou « Portrait de Madeleine » qui est son chef-d’œuvre, considéré comme célébrant l’abolition de l’esclavage dans les colonies par la Révolution française. L’esclavage sera d’ailleurs rétabli par Napoléon en 1802.

     

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    Marie-Guillemine Benoist – Portrait d'une femme noire, 1800, musée du Louvre

     

         Toutes ces femmes de grand talent ont ouvert la voie. La féminisation moderne de l’espace artistique n’aurait pu avoir lieu sans ces pionnières de la fin du XVIIIe et des premières décennies du XIXème siècle.

     

     

  • Une éternelle jeunesse

     

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    Johannes Vermeer – Jeune fille à la perle, 1665, Mauritshuis, La Haye

     

     

         Tout en vous souhaitant une excellente année 2019, je tenais à débuter l’année par un sourire. Pas n’importe lequel, celui de cette jeune femme qui ne cesse de nous éblouir depuis si longtemps et dont on ne se lasse pas.

     

         Une lueur d’espoir vient de s’ouvrir pour les amateurs, comme moi, de très belles images d’œuvres d’art. Le célèbre musée du MAURITSHUIS à La Haye nous offre dorénavant le téléchargement libre en Haute Définition des œuvres de sa collection. Je viens d’obtenir La jeune fille à la perle en HD que je m'empresse de montrer ci-dessus. C’est du très haut niveau… Ne vous en privez pas.

         Le Mauritshuis rejoint ainsi les quelques grands musées dans le monde qui permettent déjà le libre téléchargement en HD de leurs images dont les droits d’auteur sont tombés dans le domaine public. La culture est au prix de la qualité des oeuvres que l'on peut voir et, une nouvelle fois, je cite cette superbe phrase de la National Gallery of Art à Washington :

    Le Musée croit que l'accès accru à des images de haute qualité de ses œuvres nourrit la connaissance, l'érudition et l'innovation, des utilisations inspirantes qui transforment continuellement la façon dont nous voyons et comprenons le monde de l'art.

     

     UNE TRÈS MAUVAISE NOTE : Le musée du Louvre est devenu en 2018 le premier musée mondial en nombre de visiteurs (plus de 10 millions). Malgré cela, il est toujours impossible, sans payer, d’obtenir des images en HD de ses œuvres, ainsi que celles des autres musées français. Personnellement, je n'ai pas encore réussi à en obtenir une, même en payant un prix que l'on ne m'a pas donné. Je réessaierai... 

     

     

         À La vue si touchante de cette Jeune fille à la perle, merveilleuse création de Johannes Vermeer, j'ai tenté de relever mon niveau. Pas facile... Durant les fêtes j'ai écrit le poème qu'elle m'a inspiré et que je vous offre ci-dessous :

     

     

    Bouche humide entrouverte, yeux brillants, 

    Regard caressant.

    Deux perles de lumière rose

    Aux commissures des lèvres, se posent.

     

    La jeune femme me fait face, souriante

    Dans l’éclat de sa jeunesse insolente.

    L’aurai-je dérangée ? 

    Mon rythme cardiaque s’est accéléré.

     

    Son regard croise le mien.

    Il irradie, me retient.

    Son souffle est parfumé,

    Va-t-elle me parler ?

     

    Aériennes, fluides, lisses,

    En glacis superposés, les couleurs glissent

    Vers cette fabuleuse lumière

    Qui n’appartient qu’à Vermeer.

     

    Dans cette figure lumineuse aux contours indécis.

    Galbe de la joue, bouche, nez, semblent imprécis.

    Faut-il compléter les parties manquantes 

    Laissées dans cette peinture fascinante ?

     

    Poussière de perles écrasées,

    Peau douce immaculée,

    Etrange turban exotique dont les plis frémissent,

    À qui appartint-il jadis ?

     

    Qui peut être cette femme troublante

    Une fille de Delft, une jeune servante ?

    Beauté irréelle au visage précieux, fragile,

    Sous son oreille, une perle brille.

     

    Par ce portrait hors du temps

    L’artiste nous transporte habilement

    Bien au-delà de l’apparence,

    Au-delà même de notre propre existence.

     

     

     

  • La petite fille au ruban bleu

     

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    Auguste Renoir - Portrait de Mademoiselle Irène Cahen d'Anvers, 1880, Fondation Bührle, zürich

     

     

         Pour la première fois, samedi soir, j’ai vu à la télévision ce magnifique portrait d’Auguste Renoir peint en 1880, la même année que le fameux Déjeuner des canotiers dont j’ai déjà parlé dans d’autres articles.

         Imaginez le plaisir que j’ai ressenti devant la qualité de ce portrait qui m’a rappelé par certains côtés la Jeune fille à la perle de Johannes Vermeer, peinte elle aussi légèrement de trois quart avec cette même fraîcheur de coloris.

         Je vous donne quelques détails sur l’œuvre :

     

    Mise au ban, cachée puis spoliée durant la Seconde Guerre mondiale, «La Petite Fille au ruban bleu», peinte par Auguste Renoir en 1880, livre ses secrets et ceux de son modèle Irène Cahen d'Anvers. La toile est intimement liée aux heures les plus sombres de la France de la première moitié du XXe siècle. Bientôt exposée à la Kunsthaus à Zürich, le chef-d'oeuvre fait partie des pièces maîtresses de la Collection Emile Bürhle, une collection exceptionnelle mais très controversée. L'exposition de ce tableau de Renoir mondialement reconnu fait encore aujourd'hui ressurgir les fantômes du passé et révèle l'histoire qui se cache derrière.

     

         Pour ceux qui veulent revoir l’excellente émission TV visible jusqu’au 7 décembre prochain, je donne le lien :

     

    https://www.france.tv/documentaires/art-culture/1113769-renoir-et-la-petite-fille-au-ruban-bleu.html

     

         Le plus étonnant est que j’ai retrouvé un autre tableau du même Renoir que je connaissais, daté de 1888, nommé La jeune fille au ruban bleu dont le motif n’est guère éloigné du premier portrait :

     

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    Auguste Renoir – La jeune fille au ruban bleu, 1888, Musée des Beaux-Arts, Lyon

     

     

         Que c’est beau Renoir !

     

     

     

     

  • Léonard et la Sainte Anne

     

         Nous sommes à dix jours de la prochaine grande exposition LÉONARD DE VINCI organisée par le musée du Louvre à partir du 24 octobre prochain.

         En avant-goût de l’exposition, je reviens sur la magnifique exposition qui se tint au Louvre en 2012 : LA SAINTE ANNE – L’ultime chef-d’œuvre de Léonard de Vinci.

         Elle venait d’être restaurée.

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    Léonard de Vinci – Sainte Anne, la vierge et l’enfant (après restauration en 2012), 1503-1519, musée du Louvre, Paris

     

     

    UN RENONCEMENT PUIS UNE DÉCISION

         La Vierge à l’Enfant avec Sainte Anne est l’une des trois toiles que Léonard de Vinci apporta avec lui lors de sa venue en France en 1516.

         L’œuvre de Léonard occupe une place unique dans l’art occidental. Exposé à une pression publique et médiatique, le musée du Louvre avait renoncé en 1994 à engager le travail de restauration sur la Sainte Anne.

         Devant l’état de dégradation de l’œuvre, et la connaissance de nouvelles techniques scientifiques, la restauration est enfin décidée en 2011. Le résultat allait s’avérer exceptionnel comme j’ai pu le constater en visitant en 2012 cette exposition consacrée à la renaissance de ce chef-d’œuvre.

     

    UN PEU D’HISTOIRE

         Au tout début du Cinquecento, le thème de la Sainte Anne trinitaire est très répandu à Florence. Léonard jouit d’une immense réputation après l’exécution de l’extraordinaire Cène peinte pour le réfectoire du couvent dominicain de Santa Maria delle Grazie. Elle est aujourd'hui très dégradée.

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    Léonard de Vinci – La cène, 1498, Santa Maria delle Grazie, Milan

     

         En 1501, l’artiste a déjà en tête ce thème sur lequel il méditera jusqu’à la fin de ses jours. Deux ans plus tard, l’œuvre est commencée, dans le même temps que la fameuse Monna Lisa, la Joconde.

         Pour sa plus grande partie, la toile est certainement peinte au cours du séjour milanais de Léonard entre 1508 et 1513, avant son départ pour Rome travailler pour Julien de Médicis.

         Il continuera à oeuvrer dessus, ainsi que sur les deux autres tableaux, la Joconde et le Saint Jean-Baptiste, apportés avec lui lors de sa traversée des Alpes pour la France à l’automne 1516. Sur l’invitation de François 1er, Léonard s’installe au manoir du Clos-Lucé, près d’Amboise, où il décèdera au printemps 1519.

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    Château du Clos-Lucé, Amboise

     

    LE COMMANDITAIRE

         Qui est le commanditaire de la « Saint Anne » ?

         Il n’y a aucune certitude à ce sujet : le roi de France Louis XII dont le thème de la Sainte Anne aurait pu honorer son épouse Anne de Bretagne ; Isabelle d’Este ; César Borgia ou un mécène italien. On pense même que Léonard, par défi pictural dont il était coutumier, aurait pu, de sa propre initiative, se lancer dans le processus de création du tableau.

     

    L’OEUVRE

         Léonard manque de temps…

         Une quinzaine de dessins préparatoires aux figures sont connus.

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         Curieux de tout, il se préoccupe d’ingénierie militaire et de recherches diverses sur l’hydraulique, l’architecture, la géologie, les mathématiques ou l’anatomie du corps humain. Son activité artistique passe parfois au second plan malgré les nombreuses commandes qui restent souvent inachevées, ou ne se terminent jamais, comme l’importante fresque murale « La bataille d’Anghiari » commandée pour la salle du Grand Conseil du Palazzo Vecchio de Florence.

     

         Cette Sainte Anne, trinité terrestre, est une scène familiale. L’oeuvre peut être vue comme une synthèse des préceptes artistiques en peinture de l’artiste : rendu vaporeux des corps en clair-obscur, entrelacement des postures variées, analyse psychologique des visages.

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         L’intériorité des personnages a tout particulièrement intéressée le maître : la Vierge est assise sur les genoux de sa mère Sainte Anne qui abaisse son regard avec ce sourire bienheureux si cher à Léonard. Elle se penche tendrement et saisit dans ses bras l’enfant Jésus, comme pour l’éloigner de l’agneau avec lequel il joue qui symbolise son futur sacrifice.

     

    LA RESTAURATION

         Lors de mes précédentes visites au Louvre, ce chef-d’œuvre m’apparaissait défraichi, terne, envahi de retouches de vernis anciennes ayant fait disparaître les contrastes, décolorées les couleurs.

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         En 2012, en visitant l’exposition du Louvre après la restauration de la Sainte-Anne, je suis resté scotché longtemps devant cette nouvelle Sainte Anne qui m’apparaissait telle que la voyait Léonard avant de mourir. Je découvrais l’art pictural de la maturité de l’artiste.

         La toile, construite sur d’imperceptibles transitions de lumière et d’infimes variations de couleur, avait retrouvée ses transparences dans les robes et les voilages, ses teintes vives et froides. Les bleus de lapis-lazuli et les rouges violacés s’exprimaient à nouveau. L’exquis modelé des figures enfouis sous d’épaisses couches de vernis jaunâtres apparaissait dans son état de fraicheur initial.

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         Cette merveille est, à mes yeux, la plus belle des cinq toiles que possède le Louvre aujourd’hui. Celles-ci seront l’élément central de la prochaine exposition LÉONARD DE VINCI qui s’annonce dans une dizaine de jours.

     

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  • Hommage à Claude Monet

     

     

      Monet - la grenouillère 1869metropolitan new york.jpg                           Claude Monet – La Grenouillère, 1869, Metropolitan Museum of Art, New York

     

     

           Claude Monet est à l’honneur ces temps-ci à Paris où plusieurs expositions temporaires sont consacrées au chef de file du mouvement impressionniste français. Louvre-passion a d’ailleurs parlé récemment de celle qui a lieu actuellement au musée Rodin : "Monet-Rodin".

          On peut d’ailleurs contempler en permanence les toiles du peintre toute l’année à Paris aux Musées d’Orsay, Marmottan, et de l’Orangerie dont les Nymphéas sont la grande fierté.

          Je me suis rendu le mois dernier à la superbe exposition qui se tient jusqu’au 24 janvier prochain au Grand Palais à Paris : "Claude Monet (1840-1926)".

          Je ne peux que conseiller à ceux qui peuvent s’y rendre d’y courir sans tarder. Les salles regroupent 175 œuvres qui permettent de revoir en l’espace de deux bonnes heures, voire plus si on aime... toute l’œuvre du peintre : du Déjeuner sur l’herbe de ses débuts, en passant par ses Cathédrales, ses Parlements de Londres dans le brouillard, les côtes normandes, les paysages d’Argenteuil, sans oublier les reflets mêlant l’eau et le ciel des bassins de Giverny. Du grand spectacle !

    Monet - terrasse à sainte-adresse 1867 metropolitan new york.JPEG

                Claude Monet – Terrasse à Sainte Adresse, 1867, Metropolitan Museum of Art, New York

         

     

          Je prépare en ce moment un récit en plusieurs épisodes parlant des premières années de la carrière de Claude Monet à travers l’image de sa femme, la compagne des années difficiles : la douce et discrète Camille.

          Celle-ci était son modèle préféré. Elle est représentée dans une grande quantité de tableaux de Monet, des plus célèbres aux moins connus. Elle inspira souvent des amis du peintre comme Manet ou Renoir.

          Je pense pouvoir publier le premier épisode de cette histoire vers le début du mois de décembre. Tiens c’est la période des fêtes !

          A bientôt.

     

                                                                               Alain

      

     

          Peut-être ces quelques mots supplémentaires paraîtront déplacés à la suite de ma note du jour.

          J'ai éprouvé de l'émotion en apprenant le décès de Myriam qui était l'auteur du blog Bleu de Cobalt. Comme je le dis à son mari, je percevais dans ses mots une femme de coeur et d'esprit.

          Je ne sais si elle a eu le temps de voir l'exposition Monet du Grand Palais dont elle parlait le mois dernier et qui l'aurait certainement passionnée.

          J'ai toujours pensé que l'art nous permettait de nous élever... d'aller plus loin... Un ailleurs qu'elle a dû atteindre.